Wall Street redresse la barre hier, immunisée en grande partie contre les tribulations chinoises, contrairement à la vieille Europe, Paris et son secteur du luxe en tête, mais ça c’est une autre histoire…
Lundi les indices phares de la bourse de New York avaient abandonné environ 1%, frustrés par les perspectives d’une politique monétaire de la Fed moins souple qu’espéré, la faute à cette foutue économie qui semble résolue à ne pas entrer en récession. Les tensions croissantes au Moyen Orient n’aident en rien, on observe le cours du pétrole avec quelque inquiétude, l’Iran est au centre du débat géopolitique en cours. Ce matin l’or noir est plutôt stable, le baril de WTI Light Crude traite à 74,18 dollars, le Hezbollah aurait indiqué soutenir les efforts du Liban en vue d'un cessez-le-feu avec Israël.
Le repli des bons du Trésor américains observé hier renvoie le rendement du 10 ans à 4,02% et incite les intervenants à se tourner à nouveau vers les actions de croissance, la tech en particulier, ses mastodontes passent une fort jolie journée et entrainent le reste de la cote avec eux. On notera que Nvidia réalise une nouvelle surperformance, le titre décolle de 4,1%, Foxconn construit une énorme usine au Mexique pour répondre à la demande «folle» de serveurs d'IA Blackwell. PepsiCo gagne 1,92% après ses résultats malgré l’avertissement de la société que ses ventes ne vont pas atteindre les objectifs du marché. Neuf des onze secteurs du SPX clôturent dans le vert, la tech mène le pack, suivie par les services de communication et la consommation discrétionnaire. Le secteur de l’énergie se replie, tout comme les actions chinoises de la tech cotées au NYSE.
Le Nasdaq100 (NDX) consolide le niveau de 20'000 points, la volatilité recule, le VIX perd 5,4% à 21,42, en revanche le MOVE (le grand frère obligataire du VIX) ne rend quasiment aucun des importants gains de la veille, signalant une nervosité toujours ambiante parmi les acteurs de cette classe d’actifs. Côté monnaies, le dollar est stable, le Dollar Index (DXY) traite ce matin à 102,66, la paire EUR/USD évolue à 1,0959, son support se situe à 1,0933. Les Fed Funds ne sont plus trop certains qu’une baisse de 25 points de base par la Fed interviendra lors de la réunion du 7 novembre, une majorité reste convaincue que ce sera le cas mais l’unanimité qui prévalait encore jusqu’au rapport de l’emploi publié vendredi passé s’est évaporée. Le marché est encore et toujours guidé avant tout par la politique monétaire de la Fed.
Raphaël Bostic (Fed d’Atlanta) affirme que le marché du travail a ralenti mais n'est pas faible; il ajoute que l'inflation est encore bien au-dessus de l'objectif de 2%. John Williams, de la Réserve Fédérale de New York, souligne que les réductions de taux de la Fed devraient intervenir «au fil du temps». Adriana Kugler, gouverneure de la Fed, déclare qu'il faut continuer à se concentrer sur la lutte contre l'inflation, tout en ajoutant qu'elle soutient fermement la réduction de 50 points de base de la Fed et qu'elle surveille les signes de ralentissement du marché de l'emploi. Alberto Musalem (Fed de St. Louis), prône la patience, déclarant qu'il est plus préoccupé par un assouplissement trop rapide que par un assouplissement trop tardif. Le Vice Chairman de la Fed Philip Jefferson déclare que les risques liés aux mandats de la Réserve Fédérale en matière d'emploi et d'inflation sont désormais équilibrés. Pour sa part, Anne Walsh, CIO de Guggenheim, voit l'inflation américaine grimper jusqu'à 4% à moyen terme en raison de la technologie de l'IA et des délocalisations.
Le ministère de la justice américain envisage un démantèlement historique de Google comme mesure corrective dans son affaire de monopole. Le régulateur américain envisage de forcer l'entreprise à vendre certaines de ses activités, afin d'empêcher le géant de la technologie d'utiliser à son avantage des produits tels que Chrome et Android. Cela fait furieusement penser à Microsoft, qui faisait l’objet d’assauts similaires en 1998, accusée par le gouvernement américain de tenter de monopoliser le marché des ordinateurs personnels. La société a manifestement survécu à cet épisode.
L’ouragan Milton repasse en catégorie maximale avant qu’il ne touche terre en Floride dans la nuit de mercredi à jeudi, dans ce qui pourrait être «la pire tempête» à frapper cette péninsule «en un siècle» selon le président Joe Biden. Milton est «un ouragan majeur et dangereux» repassé en catégorie 5 sur l’échelle Saffir-Simpson, la plus élevée – après avoir été rétrogradé en catégorie 4, avertit hier le Centre national des ouragans américain (NHC). Avec des vents pouvant aller jusqu’à 270 km/h, des «fluctuations d’intensité» sont probables avant que l’ouragan ne touche la côte ouest de la Floride, précise-t-il dans son dernier bulletin.
L'économie européenne pourrait être confrontée à une croissance nettement moindre et à une inflation plus importante si Donald Trump remporte la réélection, déclare Joachim Nagel, de la BCE. Les propositions de Kamala Harris auraient probablement des effets «gérables».
Au menu macro-économique du jour, aux Etats-Unis, place aux stocks des grossistes (16h00) et les stocks de brut du DOE (16h30).
Continental s'attend à ce que sa propre rentabilité s'améliore au troisième trimestre malgré la baisse des ventes. Par ailleurs, la Thaïlande approuve un investissement de 400 millions de dollars de Continental pour l'agrandissement d'une usine de pneus. Givaudan lance une nouvelle usine numérique en France. Les Etats-Unis affirment qu'une scission de Google (Alphabet) est l'une des solutions possibles pour régler le problème antitrust posé par la société. Boeing met fin aux discussions avec ses syndicats. Par ailleurs, le groupe a livré 116 avions commerciaux au troisième trimestre, contre 92 au deuxième trimestre, et 291 sur neuf mois. S&P envisage de déclasser la dette en catégorie spéculative à cause de la grève, alors que le groupe serait, selon les rumeurs, en train d'envisager des levées de fonds. Hindenburg Research s’attaque à Roblox. Uber va regrouper ses actions (10 pour 1). Rio Tinto va racheter Arcadium Lithium pour 5,85 USD l'action, soit 6,7 milliards de dollars. BYD prévoit que les ventes de véhicules électriques au Mexique atteindront 100’000 unités en 2025.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à part la Chine. Tokyo progresse de 0,87% à la cloche, Hong Kong perd 1,45%, Shanghai chute de 6,62%, les mots prononcés par Pékin la semaine passée semblent déjà ne plus faire d’effet sur des investisseurs qui demandent à voir. Si l’on regarde les performances des indices depuis le premier octobre, Shanghai perd 2,3%, tout ça pour ça me direz-vous…Séoul est fermée et le Nifty50 avance de 0,52%. Le future SPX perd 18 points et l’Europe ouvre en repli de 0,3%.