En août, le prix à long terme de l’uranium a poursuivi son ascension, mais le climat de découragement du risque a exacerbé l’apathie sur les marchés de l’uranium au comptant et des actions. Malgré un été calme, plusieurs facteurs pourraient soutenir le marché dans les mois à venir, notamment le dernier rapport de Kazatomprom, la saisonnalité, et la possibilité d’achats par les services publics américains à la suite de clarifications concernant certaines dérogations.
Récemment, l’environnement globalement de favorable aux prises de risque a amplifie le désintérêt pour les marches de l’uranium au comptant et des actions. De plus, l’augmentation des chiffres de la production mondiale d’uranium a poussé certains investisseurs a remettre en question la durabilité des prix élevés a long terme.
Néanmoins, les profits générés par les ventes d’uranium aux compagnies d'électricité sous contrats a long terme indiquent que ces prix ne sont pas directement influencés par les fluctuations du marché au comptant. En août, le prix a long terme de l’uranium a atteint 81 dollars la livre. Selon Bloomberg Intelligence, les producteurs devraient augmenter leur production pour satisfaire la demande croissante du secteur de l’énergie nucléaire, ce qui pourrait renforcer les bénéfices du secteur dans les années à venir, même en cas de baisse des prix au comptant.
Dans ce contexte, Kazatomprom, le leader mondial de la production d’uranium, a abaissé ses prévisions de production pour 2025 en raison de contraintes d’approvisionnement en acide sulfurique. L’entreprise prévoit désormais une production de 25'000 a 26'500 tonnes d’uranium pour 2025, soit une réduction d’environ 17% par rapport a la fourchette précédente de 30'500 a 31'500 tonnes, mais tout de même une augmentation de 12% par rapport à l’année précédente. Cette révision à la baisse des prévisions renforce l’hypothèse d’un déficit du marché en 2025, un risque qui demeure pour les objectifs de production de l’industrie.
Après un été morose pour les actions de l’uranium, le dernier rapport de Kazatomprom pourrait encourager une reprise des achats d’octaoxyde de triuranium (U3O8). Par ailleurs, la demande d’uranium pourrait augmenter en septembre grâce à des facteurs saisonniers et à une clarification des dérogations concernant l’interdiction américaine des importations d’uranium enrichi en provenance de Russie. A plus long terme, la délivrance d’un nombre record de permis pour des réacteurs nucléaires chinois sur cinq sites témoigne de la poursuite de la stratégie énergétique du gouvernement chinois, axée sur le nucléaire.
Le sentiment a l’égard de l’énergie nucléaire continue d’évoluer. Depuis 2018, la Suisse interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires, mais le gouvernement envisage désormais de lever cette restriction. L’objectif de la Suisse d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et les préoccupations concernant sa sécurité énergétique, exacerbe es par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, semblent désormais primer sur les inquiétudes de sécurité liées a la catastrophe de Fukushima en 2011.
Ce débat en Suisse reflète les dynamiques observées a l’échelle européenne. Certains pays d’Europe de l’Est envisagent de construire de nouvelles centrales, tandis que plusieurs pays d’Europe de l’ouest repoussent l’abandon progressif de l’énergie nucléaire.
Parallèlement, les investissements dans le secteur ont continue de croître aux Etats-Unis, ou la Tennessee Valley Authority a alloue 150 millions de dollars supplémentaires pour soutenir le développement de la technologie nucléaire, en réponse à la demande croissante en électricité liée à l’expansion de la population.