Le fabricant de matériaux composites Gurit a peiné sur les six premiers mois de l’année, voyant son bénéfice net être réduit à zéro, malmené par les taux de change, des coûts financiers en hausse et des pertes fiscales non comptabilisées.
Le chiffre d’affaires s’est établi à 213,5 millions de francs, soit un recul de 12,7% ou de 8,8% à taux de change constant, selon le communiqué paru lundi. L’excédent d’exploitation (Ebit) ajusté a reculé de 2 millions à 11,6 millions pour une marge afférente de 5,4%, après 5,6%. Après déduction des charges de restructuration, il a diminué à 9,9 millions contre 13,0 millions, pour une marge à 4,6% (5,3%).
Le résultat net est ressorti à 0,0 million, contre 4,4 millions un an plus tôt.
Les recettes ratent le coche du consensus AWP mais s’établissent dans la fourchette des prévisions. En revanche, les analystes comptaient en moyenne sur un bénéfice de 5,3 millions et sur une fourchette de 4,4 à 5,9 millions.
Attendre le vent de la croissance
Le chiffre d’affaires annuel est attendu dans le bas de la fourchette de 435-485 millions de francs, après presque 460 millions pour les activités poursuivies en 2023. La direction «confirme» la marge d’exploitation de 5-8%, s’il n’y a pas de nouveaux retards dans les commandes de matériaux de base et d’outillage pour éoliennes. Ajustée, celle-ci avait atteint 4,4% l’an passé.
Gurit compte «maintenir sa position de leader sur le marché» auprès des clients occidentaux, en dépit de conditions volatiles et incertaines et de la concurrence accrue des fournisseurs chinois. En parallèle, l’accélération de la substitution de produits et l’amélioration des capacités techniques doivent soutenir la croissance dans l’activité marine et l’industrie.
«L’activité reste dynamique et volatile à court terme», a assuré le directeur général Mitja Schulz, en marge des résultats. Il devra patienter pour voir une croissance du marché de l’éolien, qui interviendra «plus tard que prévu». Des frémissements sont visibles sur l’éolien terrestre occidental et notamment en Allemagne.
Le groupe de Wattwil a fermé à la mi-août son site de production «Structural Profile» à Middelfart au Danemark pour transférer progressivement les volumes de production à Chennai (Inde) et Tianjin (Chine). Les coûts de la relocalisation, qui sera bouclée en juillet 2025, sont estimés à 10 millions de francs au second semestre. Il va «continuer à adapter son empreinte et ses capacités mondiales et maintenir sa position avantageuse dans la chaîne d’approvisionnement», a-t-il assuré.
Le patron a mis en avant les coûts salariaux élevés dans le royaume nordique pour justifier la fermeture du site tout en assurant ne pas avoir actuellement de plans concrets pour d’autres délocalisations d’usines.
Philipp Gamper de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) note que Gurit continue de souffrir de la faible demande du marché de l’éolien, livrant un résultat décevant. L’analyste réduit ses estimations en matière de bénéfice de 5%. Il confirme à «pondérer au marché».
A 13h, l’action Gurit prenait 4,4% à 42,80 francs dans un SPI en gain de 0,4%.