
Le peuple américain est profondément divisé, même si les deux camps partagent plus de points communs que les médias ne le laissent entendre. Les controverses génèrent des clics, c'est un fait. Cependant, les divergences sont bien réelles lorsqu'il s'agit de choisir le prochain président des Etats-Unis. Parmi les candidats, le nom d’un condamné, apparaîtra sur les bulletins de vote. Cela n'empêchera toutefois pas une partie significative des électeurs de lui accorder leur soutien.
Il est en effet peu probable que la condamnation de Donald Trump impacte réellement ses chances d'être élu. Elle pourrait même, au contraire, jouer en sa faveur puisque certains sondages montrent une augmentation de sa popularité depuis.
Ainsi, une victoire de Trump n'est pas seulement possible, elle est même probable. Selon les sondages actuels et la configuration du collège électoral américain, il suffirait à Trump de remporter deux Etats clés, la Géorgie et la Pennsylvanie, pour assurer sa victoire. A Washington, les politiciens continueront de se disputer les 270 voix nécessaires du collège électoral tout au long du mois de novembre, ce qui, ironiquement, pourrait être bénéfique pour les marchés.
Mais les marchés financiers se soucient-ils vraiment de qui sera vainqueur? La réponse est «pas vraiment». Néanmoins, certains secteurs sont susceptibles d’être favorisés selon qui remportera l’élection.
Historiquement, depuis la Seconde Guerre mondiale, les rendements du S&P 500 lors d’une année électorale et de la suivante ont été relativement bons, en moyenne de 6,84% et 9,17% respectivement. Si nous étions dans un régime inflationniste similaire aux années 1970, les rendements des années post-électorales auraient été beaucoup moins favorables, avec une moyenne négative de 12,49%. Ce n'est toutefois pas le scénario actuel.
Depuis 1945, le rendement moyen d'une année électorale avec un président sortant est de 11,69%. A mi-chemin de 2024, avec une progression de près de 11%, il semble que cette année pourrait être au-dessus de la moyenne.
Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs, mais quel que soit le vainqueur, il sera probablement accommodant pour les marchés américains à long terme. Alors que le gouvernement ajoute 1’000 milliards de dollars à la dette nationale tous les cent jours, et que le ratio dette/PIB dépasse les 120%, il est peu probable que Donald Trump ou Joe Biden entreprennent des actions nuisibles pour les marchés, leur principale source de recettes fiscales.
Toutefois, une victoire de Joe Biden pourrait avantager les entreprises du secteur de la défense et de l'écologie, tandis que les secteurs traditionnels du pétrole, du gaz et de l'industrie préfèreraient probablement un retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Le 47e président des Etats-Unis fera face à des défis majeurs. La prolifération de l'intelligence artificielle promet des transformations significatives dans plusieurs secteurs. Les grandes entreprises technologiques, avec leur quasi-monopole numérique, sont prêtes à en tirer profit directement. Les besoins croissants de l'économie mondiale en semi-conducteurs, centres de données et cybersécurité devraient se renforcer à court terme. Ces secteurs, ainsi que la recherche en santé, obésité, cancer et longévité, devraient prospérer indépendamment du résident de la Maison Blanche en 2025.
En conclusion, alors que l’élection présidentielle américaine approche, les enjeux économiques sont clairs: peu importe le gagnant, les marchés financiers américains continueront probablement d’avancer, avec des secteurs spécifiques susceptibles de bénéficier plus que d'autres en fonction des politiques adoptées par le futur président.