Après avoir évoqué la semaine dernière le déroulement des prochaines élections européennes et la pertinence des sondages électoraux, nous nous penchons à présent sur les conséquences possibles de ces élections sur les marchés des capitaux, mais pas seulement.
D'une manière générale, nous estimons qu'à court terme, les élections ne devraient pas avoir d'impact significatif sur le marché financier. Cela découle de ce que l'on a pu observer à la suite des élections européennes des dernières décennies. L'indice d'incertitude de la politique économique (Economic Policy Uncertainty Index) n'a pas connu de variations notables pendant la période entourant les élections, et la volatilité du Dax et de l'EuroStoxx n'a pas non plus été très marquée.1 Et cette année encore, les acteurs du marché semblent plutôt se concentrer sur d'autres problèmes géopolitiques et conjoncturels que sur Strasbourg, siège du Parlement européen.
La volatilité n'est pas affectée par les élections européennes
Source: Haver Analytics, DWS Investment GmbH; état: 21.05.2024
Nous estimons que le développement et le renforcement du secteur financier et bancaire de l'UE constituent l'une des tâches les plus importantes des années à venir, afin de garantir le financement des transformations figurant en tête de la liste des priorités, qu'il s'agisse de la transformation verte, numérique ou de l'augmentation de la capacité de défense, et de garantir la compétitivité européenne à l'avenir. L'approfondissement de l'Union des marchés des capitaux revêt une grande importance à cet égard.
Nous partons du principe que le résultat des élections sera l'expression de tendances et de changements généralement observables. Il reste à voir si, par exemple, la promotion du tournant énergétique restera en tête des priorités après les élections. Mais les développements protectionnistes déjà observés dans différents États membres de l'UE devraient également trouver leur chemin au niveau européen. Selon nous, l'intégration politique de l'Europe, dont nous avons tant besoin, devrait continuer à se faire attendre.
D'un autre côté, les forces politiques au niveau européen ne seront probablement pas non plus à l'avenir les moteurs de l'évolution souhaitée. Le Parlement européen, par exemple, est certes le seul organe démocratiquement élu au sein de l'UE. Mais contrairement à la plupart des parlements, il ne dispose pas d'un droit d'initiative formel. Celui-ci revient presque exclusivement aux organes exécutifs de l'UE, la Commission et - dans une mesure limitée mais croissante - le Conseil européen.2 Le Parlement européen devrait continuer à se présenter comme un tigre plutôt édenté, ce qui fait que la pertinence des élections européennes doit être considérée comme tout à fait modeste.
1 Haver Analytics ; état : 21.05.2024
2 Droit d'initiative du Parlement européen europa.eu ; état : 09/07/2020