La nomination de Stefan Walter à la tête de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) est approuvée par le Conseil fédéral. Le nouveau directeur prendra ses fonctions le 1er avril, précise le Département fédéral des finances (DFF) mercredi dans un communiqué.
La nomination fait suite au départ du directeur précédent, Urban Angehrn, qui a démissionné en septembre 2023 pour des raisons de santé. La direction par intérim, assurée depuis lors par la directrice suppléante Birgit Rutishauser, reste en place jusqu’à l’entrée en fonction de M. Walter.
Dernièrement, M. Walter a travaillé pour la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, en tant que responsable de la direction générale Surveillance horizontale. A ce poste, il a contribué à la mise en place d’une surveillance des banques d’importance systémique actives au niveau international, en prenant en compte tous les domaines de risque, notamment les risques de crédit et de liquidité, ainsi que la conception et la réalisation de tests de résistance.
De nationalité allemande et âgé de 59 ans, Stefan Walter est titulaire d’une maîtrise universitaire de l’Université de Columbia dans le domaine de l’activité bancaire et financière internationale.
«En la personne de Stefan Walter, la Finma a pu recruter un dirigeant aguerri, disposant d’une solide expérience des marchés financiers internationaux dans le domaine de la surveillance bancaire. Ses connaissances dans le domaine de la surveillance des grandes banques et ses relations avec les autorités de surveillance internationales sont en particulier un grand atout pour la Finma dans son activité de surveillance des banques suisses d’importance systémique», a déclaré Marlene Amstad, présidente du conseil d’administration, citée dans le communiqué de la Finma.
La débâcle de Credit Suisse a mis la Finma sous pression l’année dernière. En plus de la démission de M. Angehrn, la responsable de la division services stratégiques et membre de la direction générale, Johanna Preisig, avait décidé mi-septembre de quitter le régulateur. La presse s’était également faite l’écho d’autres départs à des échelons inférieurs, notamment de la responsable du secrétariat général et de la communication.
Défis à relever
Le nouveau directeur aura du pain sur la planche, alors que la Finma réclame de nouveaux outils pour assurer ses missions. Le sauvetage de Credit Suisse, après plusieurs crises successives, étalées sur plusieurs années, a montré que la base juridique en matière de surveillance du secteur bancaire «a atteint ses limites», selon Birgit Rutishauser, directrice générale par intérim. «La boîte à outils n’est pas assez complète pour faire face à des situations similaires à Credit Suisse», avait-elle déclaré.
Le gendarme des marchés financiers souhaite en effet renforcer son arsenal répressif, avec l’introduction d’un régime spécial pour la direction et le conseil d’administration («senior managers regime»), la capacité de prononcer des amendes et la possibilité de communiquer régulièrement sur les enquêtes approfondies. Hormis ces outils de coercition, le gendarme des marchés financiers souhaite également de nouvelles mesures en matières de fonds propres et des tests de résistance supplémentaires pour évaluer les niveaux de liquidités des banques.