Il est temps de switcher sur les small & mid cap

Diane Bruno & Marie Guigou, ELEVA Capital

2 minutes de lecture

Surperformer en privilégiant les sociétés leaders qui offrent le meilleur potentiel de croissance.

Alors que les poids lourds de la cote ont connu une période d’engouement sans précédent, le moment semble aujourd’hui venu de se tourner vers les plus petites valeurs. Plus flexibles, elles offrent en effet de meilleures perspectives de croissance et, moins suivies par les analystes, elles permettent une génération d’alpha plus sûre. Elles ont d’ailleurs dégagé de meilleurs résultats pour les investisseurs, sans pour autant souffrir d’une volatilité accrue. Eclairage sur les points-clés de la stratégie présentée à Genève lors des Rencontres PROSPER de janvier.

Small (& Mid) is beautiful

Après le long cycle de hausse des mastodontes de la cote sur lesquels se concentrent les regards (et les capitaux), les investisseurs seraient bien inspirés de se tourner dorénavant vers les plus petites capitalisations qui semblent offrir de meilleures perspectives. 

  • Surperformance historique. L’argument numéro 1 en faveur des petites et moyennes capitalisations est qu’elles ont largement battu l’ensemble du marché sur le long terme.
  • Volatilité limitée. Et cette surperformance ne s’est pas «payée» par un risque plus élevé. Car contrairement aux idées reçues, les petites et moyennes valeurs ne sont pas plus volatiles que l’ensemble du marché.

 

  • Meilleures perspectives de croissance. La cinquantaine de sociétés qui composent le portefeuille d’ELEVA Leaders Small & Mid Cap Europe devraient générer une croissance des bénéfices de plus de 20% sur les douze prochains mois, soit plus du double de la croissance attendue pour le marché dans son ensemble (+8,6% de croissance des BPA attendu par le consensus pour le Stoxx 600 – au 6 février 2020).
  • Prime de valorisation raisonnable. Certes, en reconnaissance de leur profil de croissance plus attractif, les petites et moyennes capitalisations sont un peu plus chèrement valorisées que le marché dans son ensemble, mais leur prime actuelle (13%) est en ligne avec la moyenne historique. 

Une toile de fond plutôt positive

Par ailleurs, l’environnement macroéconomique reste globalement positif et favorable à l’investissement en actions.

  • Les indicateurs avancés sont en amélioration en Europe, aux États-Unis, ainsi qu’en Chine et prévoient une croissance généralisée (même si certaines prévisions optimistes devront être revues à la baisse, compte tenu de l’impact économique du coronavirus).
  • L’incertitude politique est en phase de détente, avec l’apaisement des tensions commerciales avec la Chine, l’échec de la procédure d’impeachment aux USA et la fin des atermoiements sur le Brexit.
  • Les principales banques centrales devraient maintenir une politique monétaire accommodante, qui pourrait s’accompagner dans certains pays de plans de relance budgétaire.
  • La composante manufacturière est en amélioration avec un renouveau des commandes et une consommation qui reste robuste. Cet élément est particulièrement positif dans le cas des petites et moyennes capitalisations qui sont souvent actives dans des secteurs industriels.
Investir dans les sociétés leaders

Pour générer de l’alpha au sein des petites et moyennes valeurs, mieux vaut privilégier les sociétés leaders. Pour figurer l’univers d’investissement, les entreprises doivent entrer dans une ou plusieurs des catégories suivantes qui offrent les meilleures perspectives de croissance rentable et pérenne:

  • Leaders de cotation, qui n’ont pas de concurrent coté en Europe et peuvent ainsi bénéficier d’une prime de valorisation (exemples: HomeServe, Teleperformance). 
  • Leaders mondiaux, qui grâce à une part de marché supérieure à 20%, ont un pouvoir de fixation des prix avec les clients et les fournisseurs (exemples: GTT, Straumann).
  • Leaders spécifiques, qui bénéficient d’une part de marché locale élevée ou d’un business model très différencié (exemples: NOS, Cellnex).
Prendre en compte les aspects ESG

Les enjeux extra-financiers jouent un rôle important sur la pérennité de la croissance des sociétés de leur univers. La gestion doit intégrer les critères ESG au cœur même du processus d’investissement. Il faut appuyer la sélection des titres sur une analyste ESG dédiée, qui définit des critères d’exclusion ou de mise sous surveillance, suit les titres de l’univers d’investissement et échange proactivement avec le management des entreprises. Une politique de vote active doit également être mise en place.

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