Quels films pour 2021?

Adrian Schönauer, ONE swiss bank

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Les vaccins conduiront à une normalisation mais certaines tendances sont irréversibles et la pandémie n'a fait que les rendre visibles.

Retour vers le futur

Cette année, les entreprises dépenseront moins en espace de bureau et en déplacements et plus dans l'informatique en nuage, les logiciels de collaboration et la logistique. La pandémie a également accéléré la transition vers les énergies renouvelables, non seulement en faisant baisser les prix du pétrole et les investissements dans les combustibles fossiles, mais aussi en stimulant de manière ciblée les technologies destinées à réduire les émissions de CO2. En outre, le passage du commerce physique au commerce virtuel ne peut être freiné, la pandémie ayant contraint les consommateurs et les commerçants à faire évoluer leurs habitudes et à se tourner vers le web. Le problème pour les investisseurs est que ces tendances sont déjà largement reflétées dans les prix actuels des actions.

Le Bon, la Brute et le Truand

Le Bon – Les actions
Le manque d'alternatives et le «déstockage» progressif des sommes d'argent qui ont été accumulées l'année dernière par les entreprises et les particuliers (du moins par ceux qui ont été entièrement payés et qui n'ont pas pu dépenser) devraient soutenir les actions pendant encore deux à trois ans environ. Par ailleurs, la rotation effectuée à la fin de l'année dernière, qui consiste à s'éloigner des «highflyers» de 2020 pour se tourner plutôt vers les victimes de 2020 (énergie, finances, voyages, etc.), pourrait se poursuivre pendant un certain temps. A plus long terme, cependant, les actions «Retour vers le futur» devraient donner de meilleurs résultats. Dans l'hypothèse où 2021 sera exempte d'un autre Black Swan, les principaux indices devraient descendre (d'abord?) de 5 à 10% en dessous et atteindre (ensuite?) un sommet de 10 à 15% au-dessus des niveaux de fin 2020. Ainsi, contrairement à il y a un an, le potentiel de hausse est plus important que le risque de baisse pour les actions.

Tout le monde devrait avoir de l'or...
non pas pour devenir riche, mais pour éviter de redevenir pauvre.

L’autre Bon – l’or
Tout le monde devrait avoir de l'or... non pas pour devenir riche, mais pour éviter de redevenir pauvre. La production annuelle mondiale d'or s'élève à environ 300 milliards de dollars. L'année dernière, la production monétaire mondiale (hélicoptère monétaire) était d’environ 20'000 milliards de dollars. Il ne faudra donc jamais s'attendre à ce que de l'or soit jeté d'un hélicoptère. Si vous en voulez, il faut en acheter.

La Brute – Le cash
Le cash n'est mauvais que parce qu'il n'offre pas de revenu (dollars américains) et peut même coûter quelque chose pour le détenir (euros). Toutefois, il peut être judicieux de surpondérer les liquidités afin de compenser une exposition plus élevée aux actions et aux risques, mais aussi de garder une certaine réserve pour des opportunités.

Le Truand – Les taux fixes
Pour financer leur déficit budgétaire record de 2020, les gouvernements devront faire un effort supplémentaire pour compenser les taux d'intérêt négatifs actuels. Dans ce contexte de taux d'intérêt extrêmement bas, les fonds de pension doivent envisager la possibilité d'une exposition accrue aux actions s'ils veulent respecter leurs engagements à long terme.

The Incredibles

Pour finir, certains événements peu probables (mais pas impossibles) pourraient marquer l'année 2021.

Robinhood, le courtier «zéro-commission», doit revoir son modèle d’affaires.

En volant des clés privées sur un marché d'échange de bitcoins, des hackers réalisent le premier vol d'un milliard de dollars de l'histoire criminelle. 

Robinhood, le courtier «zéro-commission», doit revoir son modèle d’affaires après que la SEC ait classé le trading haute fréquence pour ce qu'il est: du frontrunning, qui est interdit, même si c'est en nanosecondes. En 2020, Robinhood a déjà été condamné à une amende de 65 millions de dollars pour avoir trompé ses clients sur la façon dont la société réalisait ses revenus, c'est-à-dire en vendant les flux d'ordres de ses clients à des sociétés de trading haute fréquence plus importantes. Une commission nulle ne signifie pas un coût nul.

Finalement, après avoir reconnu que l'intelligence artificielle (AI) n'est pas plus intelligente mais seulement plus rapide que l'intelligence humaine, déclenchant occasionnellement quelques «non-sens» tels que des crashs éclairs ou des prix du pétrole bien en dessous de zéro, Google annonce la création d’une nouvelle initiative appelée ACS (Artificial Common Sense).

L'espoir est toujours le dernier à mourir... Bonne année!

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