La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) établit un principe clair: les salariés dont le revenu annuel dépasse 22’050 francs sont assurés contre les risques de décès et d’invalidité dès le 1er janvier suivant leur 17e anniversaire. Cette obligation s’étend également à l’épargne à partir du 1er janvier suivant leur 24e anniversaire. En d’autres termes, les individus sont couverts contre les risques de décès et d’invalidité à partir de l’âge de 18 ans, mais leurs cotisations d’épargne vieillesse ne commencent qu’à partir de 25 ans. Le processus d’épargne débute ainsi sept ans après la couverture décès et invalidité.
Il n’est pas évident d’expliquer l’existence de cet écart. Cette réglementation, en vigueur depuis 1985, n’a guère été révisée, pas même dans le cadre de la prochaine réforme de la LPP qui sera soumise au vote populaire en septembre 2024.
Cependant, beaucoup de choses ont changé depuis l’introduction de la prévoyance professionnelle. À l’époque, le taux d’intérêt minimal était de 4,00%, tandis qu’il est aujourd’hui de 1,25%. Entre 2017 et 2023, il n’était même que de 1,00%. Cela signifie que la fortune de prévoyance des assurés n’augmente plus aussi rapidement qu’auparavant, principalement en raison des faibles taux d’intérêt. Malgré ces défis, il existe toutefois des possibilités d’augmenter son patrimoine de prévoyance dès le plus jeune âge.
Commencer à épargner dès la majorité
En adaptant le texte de loi en faveur des employés, le processus d’épargne dans la caisse de pension pourrait commencer plus tôt qu’à 25 ans. Une personne disposant d’un salaire annuel moyen de 60’000 francs entre 18 et 24 ans verserait ainsi 2’400 francs par an dans sa caisse de pension, financés à parts égales par l’employeur et l’employé. Après 7 ans, à l’âge de 25 ans, un capital de prévoyance de près de 18’000 francs serait déjà accumulé, en se basant sur un taux d’intérêt moyen de 2,00%.
A première vue, cela peut sembler peu, mais avec le temps, l’effet des intérêts composés devient significatif. Après 40 ans, ces 18’000 francs se transformeraient en 39’400 francs, ce qui est non négligeable. L’employeur et l’employé n’auraient versé ensemble que 16’800 francs en cotisations pendant les années de 18 à 24 ans. Le montant restant proviendrait exclusivement des intérêts accumulés.
Ces 39’400 francs supplémentaires peuvent être perçus sous forme de rente ou de capital au moment de la retraite. Convertis avec un taux de conversion conforme au marché actuel de 5,5% par exemple, cela donne une rente annuelle supplémentaire de 2’167 francs.
Cet exemple permet de démontrer de manière simple que plus le processus d’épargne dans sa caisse de pension commence tôt, plus grande sera la probabilité de pouvoir compter sur un capital de prévoyance davantage conséquent à la fin de sa carrière professionnelle.
Garder un œil sur sa prévoyance
Il est important de suivre sa situation de prévoyance au fil des années. Pour prendre connaissance de l’état de santé de leur prévoyance, les jeunes assurés ont plusieurs options à leur disposition: ils gagnent à vérifier leur relevé de prévoyance personnelle, qu’ils reçoivent en début d’année par courrier ou en ligne, et qui donne des détails sur leur situation en termes de prévoyance. Si nécessaire, ils peuvent demander les plans de prévoyance de leur employeur et en étudier le détail. Enfin, il est également possible d’envisager des rachats privés dans le deuxième pilier pour améliorer leur situation de prévoyance et bénéficier d’économies fiscales.