Bien planifier ses objectifs financiers
Investir se prépare en amont, tout comme partir en vacances. Tout d’abord, on commence par choisir une destination et un but: escapade citadine afin de faire des découvertes culturelles, randonnée en montagne pour s’en mettre plein la vue, farniente à la plage ou encore tour du monde éclectique. La planification et la préparation diffèrent selon la destination et l’objectif. Il en va de même pour l’investissement. Il est primordial de se demander quels sont les objectifs financiers que nous souhaitons atteindre. Une retraite anticipée, un changement de voiture ou l’achat d’un bien immobilier?
L’épargne constante: la clé du succès
Organiser un week-end dans nos montagnes romandes est simple: contrôler les horaires de train ou l’itinéraire en voiture, réserver le logement et c’est parti! En finance, c’est pareil. Un versement mensuel d’un certain montant sur son compte épargne permet d’atteindre ses objectifs de manière programmée. Pas besoin de stratégie mathématique sophistiquée, en revanche il est nécessaire de faire preuve de constance en matière d’épargne car comme on dit, petit à petit, l’oiseau fait son nid. L’épargne placée permet d’investir aussi bien dans les phases de marché haussières que dans les phases baissières, obtenant ainsi une moyenne avantageuse. La capacité et la disposition à prendre des risques sont déterminantes et délimitent votre profil d’investisseur. Bien qu’être aisé financièrement permet de prendre des risques plus élevés, il est nécessaire de se demander si on le souhaite vraiment, car les marchés financiers sont comme la météo: changeants.
Un tour du monde inclut toujours des risques, tout comme les investissements.
De plus, l’horizon de placement est un facteur central puisque le temps, en finance, est notre ami. En effet, plus l’argent est investi longtemps, plus la probabilité d’un bon rendement est importante malgré toutes les crises financières que vous pourriez vivre. Le Swiss Performance Index (SPI) a progressé de 8,5% en moyenne par an ces dernières décennies. Mais il y a eu des baisses importantes dues à l’éclatement de la bulle dotcom, à la crise financière, à la pandémie de coronavirus et au retournement des taux d’intérêt. Les événements récents, tels que le «Black Monday» du 5 août dernier, illustrent bien cette volatilité. L’indice Nikkei 225 a enregistré une perte journalière de 12,4%, entraînant une réaction en chaîne sur les marchés européens et américains. Ce sentiment de «risk-off» a été renforcé par une chute de plus de 10% du prix du bitcoin. Les données conjoncturelles américaines ont déçu, avec une augmentation du chômage de 4,1% à 4,3% en juillet et des indices des directeurs d’achat en Europe qui restent en dessous de 50 points, signalant une contraction.
Diversifier pour répartir les risques
Si l’on reste dans le registre des vacances, un tour du monde éclectique peut être associé à un achat de logement ou à la préparation de la retraite: un projet à long terme nécessitant des ressources financières importantes. En effet, ce n’est pas une idée spontanée, mais un plan mûrement réfléchi. Pour un rendement élevé à long terme, les actions sont recommandées malgré leurs fluctuations. Un tour du monde inclut toujours des risques, tout comme les investissements. Diversifier son portefeuille, c’est répartir l’investissement entre différentes catégories et titres. Car si une entreprise fait faillite, les actionnaires perdent leur argent, mais investir dans le Swiss Market Index (SMI) limite ce risque. Pour perdre la totalité de son investissement, il faudrait que les 20 plus grandes entreprises suisses fassent faillite, ce qui est peu probable.
La qualité pour investir en toute sérénité
La qualité est cruciale pour un investissement serein. Pour les actions, il s’agit d’entreprises rentables, versant des dividendes réguliers et jouant un rôle majeur dans leur secteur. En matière d’obligation la qualité est évaluée selon leur rating de crédit, comme un hôtel. Une obligation AAA est comparable à un hôtel 5 étoiles: rarement décevant. Mais aucun besoin d’avoir le portefeuille de Crésus car même avec de petites sommes, on peut investir dans la qualité via des fonds d’allocation d’actifs ou des ETF. Cependant, en réponse à la situation économique actuellement tendue, il est conseillé de rester sur une position défensive. Le Groupe Raiffeisen recommande de sous-pondérer les actions et éviter les obligations à haut rendement qui n’offre pas un coupon à la hauteur du risque pris, car un élargissement des spreads de crédit est attendu. Surpondérer les liquidités, les obligations investment grade solides, les fonds immobiliers suisses et l’or permet de bien préparer son portefeuille à l’orage estival actuel. Mais surtout, garder son calme et s’en tenir à une stratégie de placement à long terme est essentiel car après la pluie vient le beau temps.