Le monde post-pandémique qui attend les PME est dynamique et compétitif. Ces dernières doivent pouvoir s’y adapter, tout en souffrant d’une exposition et d’un endettement excessifs. Mais se projeter vers le futur et mettre en œuvre les innovations nécessaires pour survivre dans un marché digitalisé et orienté vers le durable nécessite du temps et des capitaux. C’est précisément ce qui manque aujourd’hui à la plupart de ces entreprises. Il faut créer de nouveaux instruments, adaptés à leurs besoins spécifiques, et revenir à une économie réelle afin de leur offrir une aide efficace. Les PME bénéficient déjà d’une structure flexible, et l’apport de micro-investissements par exemple pourrait les aider à s’adapter aux turbulences de la crise.

Cette pandémie a montré que la recherche d’un modèle de développement durable est plus qu’un effet de mode. Au contraire, elle pourrait constituer le moteur de notre renaissance: les entreprises et les investisseurs intègrent en effet de plus en plus des critères de durabilité sociale, économique et environnementale dans l’élaboration de leur stratégie. La conscience chez les investisseurs de leur rôle en temps de reprise a aussi été renforcée, surtout chez ces nouvelles générations qui veulent voir l’impact «réel» de leurs investissements. 

La question est maintenant de savoir à quoi va ressembler l’entreprise de demain, et quel rôle elle va jouer dans un monde durable. La pandémie a induit un changement de paradigme généralisé, et les entreprises qui y survivront devront se réinventer, tant au niveau de leur culture professionnelle que de leur communication et de leur manière d’affronter les défis. Cela va entraîner un retour à des questions d’identité d’entreprise et de définition d’objectifs stratégiques. En clair, un retour à la réalité.

Cette nouvelle normalité sera difficile à affronter, particulièrement pour les PME. Le confinement prolongé a mis en évidence des faiblesses structurelles dans le système entrepreneurial mais des solutions pour accorder un peu de répit aux secteurs plus durement touchés par la crise existent. Le crowdfunding, les plateformes de crédit peer-to-peer et le microcrédit permettraient aux PME et aux micro-entreprises d’accéder à des modèles de financement plus adaptés à leurs besoins. Les fonds d’investissement privés, en privilégiant les revenus à long terme, peuvent également aider les entreprises à survivre et à renouer avec la croissance une fois cette crise passée.

Plus généralement, la situation actuelle a révélé aux yeux de certains observateurs l’importance de refermer l’écart entre économie et finance. C’est uniquement en revenant à sa fonction principale, à savoir transférer l’épargne d’entités excédentaires à celles déficitaires, que le système financier pourra soutenir l’économie réelle, et permettre un retour à la croissance.

L’avenir des marchés financiers est difficile à prédire, car lié à l’évolution de la pandémie. Mais un retour à une nouvelle normalité ne sera possible que si notre système financier soutient les entreprises et plus particulièrement les MPME, qui représentent plus de 90% du nombre total d’entreprises dans le monde entier*. Le microfinancement pourrait être une solution salvatrice.