Malgré les défis, la reprise mondiale accélère

Steven Bell, BMO Global Asset Management

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Il est difficile d'envisager des gains importants dans le contexte actuel, mais les actifs à risque semblent devoir continuer à surperformer.

©Keystone

La situation est au beau fixe sur les marchés financiers. La semaine dernière, tous les principaux marchés d'actions ont progressé, de même que la plupart des marchés obligataires. L'élan de la reprise des actions était en grande partie dû à la reprise des obligations, les paroles apaisantes des banquiers centraux ayant fait comprendre aux investisseurs que les taux officiels resteraient bas pendant longtemps.

Hausse de l’inflation

Aux Etats-Unis, la hausse des rendements a reflété une baisse des taux réels. Le point mort d'inflation est resté bien au-dessus de 2%. Pour cause, nous sommes dans une période de hausse de l'inflation, et il ne s'agit pas seulement d'effets de base. La semaine dernière, les chiffres de l'IPC pour mars ont été publiés. L'indice de référence est ressorti à 0,3% (0,34% très exactement) en glissement mensuel, soit un peu plus que les prévisions du consensus (0,2%). Il faudra s’attendre à d'autres fortes augmentations dans les mois à venir, la hausse des dépenses entraînant des goulets d'étranglement et une augmentation des prix. La grande question est de savoir si cela sera durable ou non.

Contre leurs habitudes, les analystes avaient déjà revu leurs chiffres
à la hausse avant même la publication des premiers rapports.
Les investisseurs s'attendent à être surpris

Par ailleurs, la saison des rapports d'activité a commencé, avec les sociétés du S&P500 en tête. La semaine dernière, les sociétés financières ont présenté des chiffres très solides. Contre leurs habitudes, les analystes avaient déjà revu leurs chiffres à la hausse avant même la publication des premiers rapports, rendant cette progression encore plus impressionnante. Mais les investisseurs n'ont pas été particulièrement impressionnés. Après trois trimestres successifs où les entreprises ont battu les estimations (certes fortement revues à la baisse), ces derniers sont dans l’expectative et s'attendent à être surpris - si ce n'est pas un oxymore!

Une dynamique positive se profile en Europe

Et les bénéfices augmentent de manière convaincante. Le principal moteur aux Etats-Unis est bien sûr le déploiement très réussi du vaccin. Les restrictions ont été assouplies et les nouveaux cas ne sont que résiduels. L’Europe, quant à elle, a connu des déploiements de vaccins beaucoup plus lents et des restrictions plus strictes.

Nous allons assister à un boom de la consommation au cours des prochains
mois, que les marchés ne prennent pas encore pleinement en compte.

Mais la situation est en train de changer. Le taux de vaccination a fortement augmenté, pour atteindre presque le niveau du Royaume-Uni, et il va encore s'améliorer. Les marchés anticipent une bien meilleure seconde moitié de l'année pour l'économie de la zone euro.

L'histoire est très différente sur les marchés émergents. Les nouveaux cas augmentent rapidement dans des pays comme l'Inde et le Brésil. Cette augmentation est si importante qu'elle conduit à des chiffres records au niveau mondial, alors même que les pays développés connaissent un déclin.

Optimisme et consommation sont de rigueur au Royaume-Uni et aux Etats-Unis

Au Royaume-Uni, la belle météo coïncide avec un nouvel assouplissement des restrictions sanitaires. Nous allons assister à un boom de la consommation au cours des prochains mois, que les marchés ne prennent pas encore pleinement en compte. Cela devrait être une bonne nouvelle pour la livre sterling et pourrait pousser les rendements des gilts à la hausse. Une livre sterling plus forte constituerait un vent contraire pour le FTSE 100, car la majorité des bénéfices sont en dollars, mais les entreprises nationales devraient s'en sortir.

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