L'importance de la gestion active dans des marchés volatils

Communiqué, Natixis Investment Managers

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L'enquête de Natixis révèle que plus de 8 conseillers financiers sur 10 pensent que les risques inhérents aux marchés favorisent la gestion active, commente Babak Abrar, responsable de la distribution externe.

Babak Abrar, MD, responsable de la distribution externe chez Natixis IM pour la France, la Suisse Romande, Monaco et Israël.

Gérer les réactions émotionnelles de leurs clients face aux événements de marchés et aux risques associés peut constituer un défi pour les conseillers financiers, mais la voie à suivre est claire: 81% d'entre eux affirment que le marché actuel est favorable à une gestion active.

Pour 75% des conseillers suisses (80% au niveau mondial) la durée du marché haussier a rendu les investisseurs complaisants en matière de risque et 66% pensent même que leurs clients n’ont pas conscience du risque encouru jusqu’à ce que celui-ci soit avéré dans leurs portefeuilles. Cette tendance semble être en grande partie liée à leurs investissements passifs. Pour 73% des conseillers suisses, les investisseurs individuels ne sont pas conscients des risques de la gestion passive, et 67% estiment que ce type de gestion leur procure un faux sentiment de sécurité.

«Les conseillers financiers ont finalement augmenté leurs allocations
vers les stratégies actives de 68% en 2016 à 69%.»

Le «Natixis’ Center for Investor Insight» a interrogé 2'775 conseillers financiers internationaux (dont 150 en Suisse) sur les défis auxquels ils sont confrontés et la manière dont ils positionnent les portefeuilles de leurs clients pour répondre à un large éventail de risques d’investissement.

La gestion active est devenue une priorité

Gérer les réactions émotionnelles de leurs clients sera d’autant plus crucial pour les conseillers suisses que ces derniers anticipent des turbulences accrues sur les marchés. Pour y parvenir, et pour gérer les risques auxquels leurs clients sont confrontés, les conseillers se tournent vers la gestion active et les investissements alternatifs.

Alors qu’ils affirmaient, lors de la dernière enquête menée en 2016, qu’ils envisageaient de ramener leurs investissements en gestion active à 63%, les conseillers financiers ont finalement augmenté leurs allocations vers les stratégies actives de 68% en 2016 à 69%. Ils expliquent que le choix des solutions passives est principalement motivé par leurs frais moins élevés, procurant aux investisseurs individuels un faux sentiment de sécurité.

«Près de la moitié des conseillers financiers ont rapporté que leurs clients
avaient réagi de manière émotionnelle lors du pic de volatilité.

«La volatilité est revenue sur les marchés et les investisseurs doivent réapprendre à vivre dans l’incertitude. Pour naviguer à travers un tel environnement, il faut éviter de prendre des décisions d'investissement émotionnelles, mais surtout, il faut des approches actives de construction de portefeuille. Notre étude révèle que les conseillers financiers suisses sont conscients de la valeur qui peut être générée par la gestion active à long terme – en termes de diversification du portefeuille, de gestion du risque et de génération de rendement – et 78% recommande de la mettre en œuvre par le biais d'un large éventail d'investissements alternatifs», commente Babak Abrar, MD, responsable de la distribution externe chez Natixis IM pour la France, la Suisse Romande, Monaco et Israël.

Les investissements alternatifs montent en puissance

78% des conseillers suisses recommandent d'investir dans des investissements alternatifs pour améliorer la diversification des portefeuilles et réduire les niveaux de risque dans un environnement de marché de plus en plus volatil. Diverses stratégies sont déployées dans les portefeuilles des clients:

  • Diversification: les sondés privilégient surtout la gestion multi-alternative (48%), l’immobilier (39%) et les stratégies d’allocation d'actifs tactique globale (38%)
  • Gestion de la volatilité: pour gérer le risque de volatilité, ils conseillent les stratégies market-neutral (28%) et long-short actions (16%).
  • Optimisation des performances: les conseillers misent sur les managed futures (21%)  pour essayer de surperformer à court terme surtout. Cette classe d’actifs étant en effet généralement associée à la gestion de la volatilité.
  • Des substituts aux instruments obligataires: les principaux actifs choisis pour procurer des revenus stables sont l’immobilier (22%) et la vente d’options (15%).

Le suivi des fluctuations de marché reste une priorité

Interrogés sur les principaux risques auxquels ils peuvent être confrontés, les conseillers citent:

  • Les menaces sur les performances des investissements: les trois principaux facteurs menaçant les marchés sont une hausse des taux d'intérêt (pour 60% d’entre eux), la perspective de bulles dans certaines classes d’actifs (pour 59%) et les événements géopolitiques (pour 58%). Suivis de l’augmentation de la volatilité (pour 56%), le retrait des politiques d'assouplissement quantitative (pour 55%), la faiblesse globale des rendements (pour 52%) et les aspects réglementaires (pour 43%).
  • L’impact de la hausse des taux à court terme: la hausse des taux à court terme par les banques centrales devrait accroître la volatilité des obligations (66%), peser sur le marché de l’immobilier résidentiel (61%) et sur le marché du crédit (60%), renforcer la volatilité des marchés (59%) et pénaliser la valeur des actions (52%).
  • Les risques dans les portefeuilles: les principaux risques identifiés sont la hausse des taux d'intérêt (57%), les pics de volatilité des prix des actifs (55%) et la faiblesse des rendements (43%).
  • Des craintes de bulles: compte tenu de leur forte progression des crypto-devises en 2017, près de trois-quarts des conseillers financiers (74%) n’excluent pas un éclatement de cette bulle en 2018. Certains pensent également que les marchés obligataires et boursiers sont en situation de bulle (21%).
Des conseillers financiers de plus en plus inquiets

Près de la moitié des conseillers financiers ont rapporté que leurs clients avaient réagi de manière émotionnelle lors du pic de volatilité de ce début d’année. Interrogés sur leurs rôles principaux, 76% de conseillers financiers suisses estiment qu’ils doivent accompagner leurs clients sur l’aspect émotionnel de leurs investissements, en jouant le rôle de la «voix de la raison» lorsque la volatilité est élevée et en les aidant à prendre des décisions plus rationnelles. Sensibiliser leurs clients aux enjeux et aux concepts financiers fait également partie des priorités de 66% des sondés suisses (et 68% au niveau mondial).

«Les professionnels de la finance anticipent des mutations majeures au cours de l’année à venir et leur capacité à répondre aux besoins des clients nécessitera un éventail de compétences très spécifiques. D’une part, ils devront avoir une connaissance très fine des forces qui animent les marchés pour ajuster les stratégies d'investissement et regarder au-delà des performances à court terme. D'autre part, ils devront être en communication étroite avec leurs clients pour s'assurer qu'ils comprennent réellement le risque inhérent à leurs portefeuilles et ajuster leur stratégie d'investissement en conséquence. Pour ce faire, une bonne compréhension des motivations de leurs clients est indispensable. Ils peuvent ainsi les aider à s’en tenir à leurs plans d’investissement et éviter les décisions émotionnelles qui pourraient perturber leurs objectifs à long terme», conclut Babak Abrar.