Les parts d’allocation aux marchés privés ne cessent d’augmenter

Communiqué, Aviva Investors

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Les investisseurs institutionnels s’attendent à ce que les marchés privés surpassent les marchés publics au cours des cinq prochaines années, selon la nouvelle étude d’Aviva Investors.

Points clés

  • Plus de la moitié des investisseurs institutionnels prévoient d’augmenter leur part d’allocation aux marchés privés d’ici deux ans
  • 56% d’entre eux allouent désormais 10% ou plus de leurs portefeuilles aux marchés privés
  • La prime d’illiquidité devrait devenir un motif d’allocation de plus en plus important au cours des deux prochaines années

Près des trois quarts (73%) des investisseurs institutionnels mondiaux s’attendent à ce que les investissements sur les marchés privés surpassent ceux réalisés sur les marchés publics au cours des cinq prochaines années, selon la septième ‘Private Markets Study’ publiée par Aviva Investors.

L’enquête annuelle, conduite en septembre et en octobre 2024, rassemble les avis de 500 investisseurs institutionnels, parmi lesquels on trouve des régimes de retraite d’entreprise à prestations définies et à cotisations définies, des régimes de retraite publics et gouvernementaux, des compagnies d’assurance et des institutions financières d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie, dont les actifs combinés représentent 4’300 milliards de dollars américains.

Alors que la plupart des personnes interrogées (70%) ont fait savoir qu’aujourd’hui, le souci de diversification était leur principale raison d’investir sur les marchés privés, la capacité de ces actifs à fournir une prime d’illiquidité devrait devenir un facteur de plus en plus important. 47% des investisseurs ont indiqué qu’il s’agissait d’une raison essentielle pour investir sur les marchés privés au cours des deux prochaines années, contre 40% auparavant.

L’étude met également en évidence le fait que les investisseurs institutionnels continuent de renforcer leurs portefeuilles en termes de parts vouées aux marchés privés, et 51% d’entre eux prévoient d’augmenter leur allocation dans ce domaine au cours des 24 prochains mois. Parmi les représentants des trois zones géographiques sondées, les investisseurs européens sont les plus enclins à envisager une allocation plus importante aux marchés privés (57%), contre 47% chez ceux d’Amérique du Nord et 44% dans la zone Asie-Pacifique.

David Hedalen, responsable de la recherche sur les marchés privés chez Aviva Investors, précise: «La prime d’illiquidité apparaît comme l’un des catalyseurs de la tendance en faveur des marchés privés, et les investisseurs y voient une raison d’augmenter leur allocation à ces stratégies. Ces douze derniers mois, ils ont dû s’adapter à l’évolution des conditions du marché. Cela n’a toutefois pas empêché la progression de l’allocation aux marchés privés. Cette hausse indique que les classes d’actifs en question sont reconnues pour leur capacité à produire de bons résultats à différents stades du cycle d’investissement et à offrir une plus grande diversification que les marchés publics.»

Au niveau mondial, les actifs des marchés privés représentent désormais 11,5% des portefeuilles des investisseurs institutionnels, contre 10,5% l’année dernière. Alors que l’allocation aux marchés privés est restée pratiquement inchangée en Amérique du Nord, cette région reste proportionnellement le plus grand investisseur dans ce type de marché, avec 12,4% des portefeuilles alloués à ces stratégies, contre 11,5% en Asie-Pacifique et 11,1% en Europe.

La part des personnes interrogées dont les organisations allouent 10% ou plus de leurs portefeuilles aux marchés privés a également augmenté, passant de 48% à 56%. Si l’on classe les sondés par type d’investisseur, les institutions officielles, y compris les banques centrales et les fonds souverains, constituent le plus gros groupe d’investisseurs sur les marchés privés, représentant une part d’un peu plus de 15% des portefeuilles. Viennent ensuite les régimes de retraite à cotisations définies des entreprises (12,4%) et les régimes de retraite publics (12,3%).

L’étude a également révélé un large consensus sur les classes d’actifs qui, au cours des cinq prochaines années, devraient générer les meilleurs rendements corrigés du risque, avec des investisseurs favorisant largement les stratégies basées sur les actions. Au niveau mondial, 60% des sondés ont désigné les actions immobilières comme la classe d’actifs sur laquelle ils comptaient le plus, suivies par les actions privées (58%) et les actions d’infrastructure (54%).

David Hedalen poursuit: «Le consensus selon lequel les classes d’actifs basées sur les actions sont celles qui devraient offrir les meilleurs rendements corrigés du risque au cours des cinq prochaines années se dégage en dépit d’un environnement dans lequel les taux d’intérêt actuels créent une toile de fond de rendements globaux élevés pour le crédit. Nous pensons qu’il s’agit d’un point de vue empreint de prudence, car le marché est entré dans une nouvelle phase où les valorisations se stabilisent et où on assiste à un retour de la liquidité. En sélectionnant les actifs avec discernement, les investisseurs en mesure d’investir dans cette partie du cycle devraient pouvoir envisager l’avenir avec confiance.»

En Amérique du Nord, les considérations portant sur le risque et le rendement ont été désignées comme les facteurs les plus attrayants pour investir dans les solutions fondées sur l’aspect ‘nature’, conjointement au ‘potentiel de rendement des investissements’ (89%) et au souci de ‘diversification du portefeuille’ (82%), ce qui révèle une approche plutôt pragmatique de cette classe d’actifs. En revanche, les investisseurs institutionnels basés en Europe ont également été attirés tant par des considérations financières que non financières, l’aspect de ‘diversification du portefeuille’ étant considéré comme le principal atout des solutions fondées sur la nature (79%), suivi par la ‘possibilité de compenser les émissions de carbone’ (76%), le ‘potentiel de rendement des investissements’ (73%) et la ‘contribution à la préservation de la nature’ (72%). Les préférences d’allocation de l’Asie-Pacifique cadrent davantage avec celles de l’Europe, car la ‘diversification du portefeuille’ est la raison la plus fréquemment invoquée (85%), suivie du ‘potentiel de rendement des investissements’ (74%), de la ‘contribution à la préservation de la nature’ (73%) et de la ‘compensation des émissions de carbone’ (69%).

L’intégration de l’aspect ‘durabilité’ se poursuit, et à l’échelon mondial, les trois quarts des investisseurs considèrent désormais cet élément comme un facteur essentiel, ou du moins comme l’un de plusieurs facteurs à prendre en compte dans leurs décisions de placement, alors qu’ils n’étaient que deux tiers à le faire en 2023. La neutralité d’émissions carbonées (‘zéro net’) reste au centre de l’attention des investisseurs institutionnels, dans toutes les régions. L’étude montre une augmentation de la proportion de personnes interrogées ayant pris une certaine forme d’engagement pour parvenir à atteindre cet objectif. 65% des sondés déclarent que leur organisation s’est pleinement engagée sur cette voie. Les investisseurs institutionnels d’Europe sont les plus susceptibles d’avoir pris un tel engagement (74%), suivis par ceux d’Asie-Pacifique (63%) et d’Amérique du Nord (42%).

Au niveau mondial, 76% des investisseurs ont désigné les ‘avancées technologiques’ comme étant le thème structurel dont ils s’attendent à ce qu’il génère les opportunités les plus significatives sur les marchés privés au cours de la prochaine décennie. Viennent ensuite les ‘changements démographiques’ (69%) et la ‘transition vers un monde favorable à la nature et à faibles émissions de carbone’ (63%).

David Hedalen souligne: «Un certain nombre de mégatendances structurelles prennent de l’ampleur dans l’univers des marchés privés, qu’elles soient en lien avec les sciences de la vie, la transition énergétique ou l’évolution démographique. Pour les investisseurs, il sera essentiel qu’ils comprennent ces tendances et affinent leur capacité à déterminer l’impact qu’elles auront sur la performance et la valeur à long terme au niveau des actifs individuels. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils s’intéressent de plus en plus aux ‘fonds communs multi-actifs’, aux ‘fonds communs mono-actifs’ et au ‘co-investissement’ comme voies d’accès au marché. Tous trois permettent d’avoir un accès efficace à l’expertise d’un gestionnaire ainsi qu’à son expérience en matière de sélection d’actifs, en évitant les écueils du recours à un placement direct. Les résultats de notre enquête montrent que ces points d’entrée ont gagné en popularité au cours des 12 derniers mois, avec des hausses respectives de 5%, 3% et 8%, selon les régions.»

Autres résultats significatifs

  • 57% de l’ensemble des investisseurs prévoient d’augmenter leur part d’allocation sur les marchés situés en dehors de leur cadre national ces deux prochaines années, ce qui témoigne de la reconnaissance des avantages que peut apporter une diversification régionale. Les investisseurs de la zone Asie-Pacifique sont les plus enclins à renforcer leur part d’allocation sur les marchés internationaux (64%).
  • La ‘performance avérée’ des investissements est considérée comme l’aspect le plus important en vue du choix d’un gestionnaire d’actifs pour les investissements sur les marchés privés: 76% des investisseurs au niveau mondial soulignent qu’il s’agit de l’élément principal sur lequel s’appuient leurs décisions, suivi par ceux des ‘frais compétitifs’ (68%) et d’une ‘expertise démontrée dans les stratégies thématiques/sectorielles’ (65%).
  • Globalement, la ‘valorisation des actifs’ et les ‘coûts de transaction élevés’ (46% pour chacun d’eux) sont considérés comme les principaux obstacles à l’investissement - ou à son renforcement - sur les marchés privés.
  • La ‘récession mondiale’ est perçue comme le risque le plus important par 51% des personnes sondées, suivie par les ‘risques de liquidité’ (46%) et les ‘risques politiques’ (43%).


Le rapport complet (en anglais) peut être téléchargé ici.

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