Les obligations offrent un excellent point d’entrée

Salima Barragan

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J.P. Morgan AM s’attend à une performance moyenne de 8% par an sur un portefeuille balancé. Avec John Bilton.

Les politiques monétaires, l’économie digitale et la transition climatique sont en train de remodeler l’univers des investissements. Dans la 28e édition de ses hypothèses à long terme des marchés des capitaux (LTCMA), J.P. Morgan AM assure que ces bouleversements conduiront à des perspectives prometteuses sur la plupart des classes d’actifs. Le portefeuille modèle 60/40 devrait enregistrer en moyenne 8% de performance par an durant la décennie à venir. Le point avec John Bilton.

Un monde en transition

Autrefois ultra-accommodantes, les politiques monétaires ont laissé la place à des programmes plus conventionnels, tandis que l'activisme budgétaire remplace peu à peu des années de restrictions sur les dépenses d’État. Depuis que la désinflation est apparue, le risque d'inflation est dorénavant bidirectionnel. Ce n’est pas tout. L’intelligence artificielle commence à révolutionner le travail. Enfin, l'énergie renouvelable est en train de supplémenter graduellement les combustibles fossiles dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans ce monde en transition recélant d’opportunités d’investissement, J.P. Morgan AM estime que les individus ne doivent pas rester caché dans leur liquidité : il est temps de se tourner vers le marché des actifs, via des portefeuilles intelligents.

Les arguments en faveur des investissements sur les marchés privés se renforce, en particulier pour les produits alternatifs ayant fait leurs preuves lors des cycles de renchérissement.
Investir pour le futur

La période durant laquelle les banques centrales achetaient sans distinction tous types d’actifs afin d’inonder les marchés de liquidités est révolue. Les investisseurs adopteront en conséquence une approche plus sélective sur les titres, tandis que de meilleures performances sont attendues l’année prochaine. «Sans prendre de risques extrêmes, un portefeuille 60/40 offrira 5,3% en 2024 contre 5,1% en 2023», prédit John Bilton.

Des portefeuilles intelligents, intégrant des actifs réels pour se prémunir contre l’inflation, pourront compenser en partie la perte du pouvoir d’achat, alors que le renchérissement persiste. La banque prévoit qu'un billet de dollar ne vaudra plus que 1,04 dollar US en termes réels dans 10 ans, tandis que dans un portefeuille 60/40 comportant 25% d'actifs alternatifs pourrait valoir 1,62.

Des rendements obligataires plus élevés

Le gestionnaire d’actifs favorise la classe obligataire en vue de la normalisation des politiques monétaires et fiscales. «Les points d’entrée pour les obligations sont attractifs. Ces dernières offriront à nouveau des rendements décents», assure John Bilton qui s’attend à un retour de la classe d’actifs en 2024 suite à un exercice mitigé.

De plus, les obligations conservent leur rôle de diversification vis-à-vis des actifs risqués et elles couvriront les investisseurs contre les effets de la désinflation. «Compte tenu du niveau élevé des taux directeurs, nos prévisions concernant l'agrégat obligataire mondial augmentent de 40 points de base pour atteindre 5,1%», souligne John Bilton.

En ce qui concerne les actions, leurs rendements sont attendus en légère baisse dans le sillage du rallye de 2023. «Nos prévisions pour les actions mondiales chutent de 70 points de base à 7,8%. Les grandes capitalisations américaines passent de 7,9% à 7,0%», ajoute-t-il.

Exploiter le potentiel des actifs alternatifs

Les arguments en faveur des investissements sur les marchés privés se renforce, en particulier pour les produits alternatifs ayant fait leurs preuves lors des cycles de renchérissement. Les rendements attendus sur l'immobilier américain augmentent de 180 points de base pour atteindre 7,5%. Les prévisions pour le capital-risque sont aussi plus optimistes, tandis qu’elles le sont moins pour les fonds spéculatifs et le capital-investissement, en raison du déclin attendu de la performance du marché actions.

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