Les marchés portés par les statistiques US qui confortent l’espoir d’un atterrissage en douceur

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Le fléchissement de l’inflation des prix à la consommation et des ventes au détail a conforté l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie. Tour d’horizon.

© Keystone

L’inflation globale et sous-jacente des prix à la consommation aux Etats-Unis est ressortie à 0,3% en avril, dans le bas de la fourchette des prévisions du consensus. En glissement annuel, l’inflation sous-jacente est ressortie à 3,6%, au plus bas depuis avril 2021.

Toujours aux Etats-Unis, les ventes au détail en avril se sont également révélées plus faibles que prévu, avec une stagnation par rapport au mois précédent, après une révision à la baisse des chiffres relatifs aux mois précédents.

Fléchissement de l’activité économique

Cette batterie de statistiques économiques est la dernière en date à conforter le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. En début de mois, le rapport sur l’emploi en avril a mis en évidence une augmentation plus faible que prévu des créations d’emplois, un taux de chômage plus élevé et la plus faible progression des salaires depuis juin 2021.

La chute de l’indice ISM des directeurs d’achat dans le secteur des services en avril (dont le niveau reflète une contraction de l’activité pour la première fois depuis décembre 2022) témoigne également du fléchissement de l’activité économique au sens large.

Baisse des taux de la Fed en septembre

A l’avenir, l’indice des dépenses de consommation personnelles hors alimentation et énergie (le baromètre de l’inflation préféré de la Réserve fédérale américaine – Fed), qui sera publié à la fin du mois, devrait enregistrer sa plus faible augmentation depuis le début de l’année.

Les investisseurs feraient bien de diversifier leur portefeuille entre les différentes classes d’actifs, y compris les actifs alternatifs pour ceux qui ont la volonté et la capacité de gérer les risques associés, tels que l’illiquidité.

Même si cela ne suffira peut-être pas à justifier une baisse imminente des taux de la Fed – dont les porte-parole ont souligné ces derniers jours la nécessité de faire preuve de patience – la reprise d’une tendance à la désinflation au cours des prochains mois devrait lui permettre d’assouplir sa politique à compter du mois de septembre.

La Recherche d’UBS table toujours sur une baisse des taux de la Fed de 50 points de base au total cette année, avec plusieurs implications pour les investisseurs. Explication en trois points.

  1. Les obligations de qualité sont la classe d’actifs préférée
    Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans devrait tomber à 3,85% d’ici la fin de l’année, permettant ainsi aux investisseurs de réaliser des plus-values en plus du rendement initial attrayant à l’heure actuelle.
    En outre, la reprise de la décrue de l’inflation et le ralentissement de la croissance économique devraient amener les marchés à tabler sur une baisse des taux directeurs plus marquée en 2025 et en 2026.
    Par ailleurs, les obligations de qualité ont toute leur place au sein d’un portefeuille étant donné leur potentiel de rendement considérable en cas de trou d’air sur le front de la croissance ou d’accentuation de l’incertitude géopolitique. Les investisseurs feraient bien d’envisager une approche active et diversifiée de leur exposition aux marchés obligataires.
     
  2. Le contexte macroéconomique est porteur pour les actions
    La valorisation des actions américaines est élevée, mais les entreprises liées à l’intelligence artificielle (IA) devraient continuer à enregistrer une forte croissance de leurs bénéfices dans les années à venir. En effet, l’investissement dans l’IA et la monétisation de cette dernière progressent plus vite que prévu.
    Les résultats des entreprises américaines au premier trimestre, qui mettent en évidence une croissance substantielle qui fait tache d’huile, confortent la prévision d’une croissance des bénéfices de 9% pour le S&P 500 cette année.
    A court terme, les anticipations de taux d’intérêt seront probablement l’un des principaux moteurs de l’évolution des marchés d’actions et les petites capitalisations pourraient bien rattraper leur retard compte tenu de leur valorisation attrayante.
     
  3. Le dollar américain devrait encore se déprécier à moyen terme
    Dernièrement, l’indice DXY est tombé à son plus bas niveau depuis plus d’un mois. Le dollar américain pourrait avoir le vent en poupe dans l’immédiat, dans la mesure où la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre devraient commencer à baisser leurs taux avant la Fed. Néanmoins, la Recherche d’UBS table sur une modeste dépréciation du dollar à mesure que la croissance économique en dehors des Etats-Unis se redressera.
    On maintiendra un avis Most Preferred à l’égard du dollar australien car la Banque de réserve d’Australie sera sans doute la dernière grande banque centrale à assouplir sa politique en raison d’une inflation persistante et de hausses de salaires substantielles. La Recherche d’UBS préconise de vendre le risque de baisse du taux de change AUDUSD, qu’elle voit terminer l’année à 0,68.

Diversification, toujours et encore

Alors que les marchés continuent de réagir aux statistiques publiées et à l’actualité, les investisseurs feraient bien de diversifier leur portefeuille entre les différentes classes d’actifs, y compris les actifs alternatifs pour ceux qui ont la volonté et la capacité de gérer les risques associés, tels que l’illiquidité.

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