Garder la foi dans les obligations de qualité

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Récemment, plusieurs grandes banques centrales ont emboîté le pas de la BNS en assouplissant leur politique monétaire ou en ouvrant la voie à une baisse de leurs taux. Que peut-on en conclure?

Le 8 mai, la Banque centrale suédoise a baissé son taux d’intérêt de référence pour la première fois depuis 2016 face à la décrue de l’inflation. Son gouverneur, Erik Thedeen, a déclaré que deux autres baisses étaient envisageables au second semestre. La Riksbank est ainsi devenue la deuxième grande banque centrale du monde développé à baisser ses taux au cours de ce cycle après la BNS, qui a assoupli sa politique en mars.

Toutefois, comme les récents chiffres de l’inflation aux Etats-Unis se sont avérés supérieurs aux attentes du marché, les investisseurs se demandent si la Réserve fédérale américaine (Fed) sera en mesure d’assouplir elle aussi sa politique cette année.

Les arguments d’investissement dans les obligations de qualité restent intacts.

Le scénario de base de la Recherche d’UBS reste celui d’une amorce d’assouplissement monétaire aux Etats-Unis, vraisemblablement à l’issue de la réunion de la Fed de septembre. Dès lors, les arguments d’investissement dans les obligations de qualité restent intacts. Explications en trois points.

  1. L’inflation aux Etats-Unis devrait repartir à la baisse dans les mois à venir
    L’inflation devrait commencer à se rapprocher des 2% visés par la Fed dans les mois à venir, redonnant ainsi confiance aux investisseurs. Les données en temps réel qui mettent en évidence une modération du coût du logement devraient se répercuter sur les chiffres officiels de l’inflation.
    La Recherche d’UBS prévoit également un ralentissement de la progression des dépenses de consommation en raison du tassement de la hausse des salaires et de l’augmentation de l’épargne des ménages. Le fléchissement de l’activité économique – à en juger par le niveau plus bas que prévu (49,4 points) de l’indice ISM relatif au secteur des services aux Etats-Unis en avril – conforte également ce scénario.
    C’est la première fois depuis décembre 2022 que cet indice passe sous le seuil des 50 points synonyme de contraction, mettant fin à quinze mois consécutifs de croissance. Le dernier chiffre hebdomadaire des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis est ressorti à 231’000 (en hausse de 22’000 unités), son plus haut niveau depuis août dernier.
     
  2. La Fed conditionne ses décisions à l’évolution des données mais n’est pas encline à relever ses taux
    Les récentes déclarations des responsables de la Fed ont montré que la trajectoire des taux directeurs aux Etats-Unis faisait l’objet d’un débat. Lorie Logan a souligné la «nécessité de rester très flexible». Quant à Raphael Bostic, il a suggéré qu’une baisse d’un quart de point pourrait suffire.
    Toutefois, ces déclarations montrent également que la baisse des taux est juste renvoyée à plus tard. Le président de la Fed, Jerome Powell, a estimé que la politique actuelle était suffisamment restrictive et a noté un ralentissement de l’activité dans les secteurs de l’économie sensibles aux taux d’intérêt dans un contexte de modération de la demande de main-d’œuvre.
    La Recherche d’UBS est toujours d’avis que des données plus favorables au cours des prochains mois permettront à la Fed d’amorcer l’assouplissement de sa politique plus tard dans l’année.
     
  3. D’autres grandes banques centrales laissent entrevoir des conditions monétaires plus souples à l’avenir
    Alors que la Banque d’Angleterre a laissé ses taux inchangés le 9 mai, son gouverneur, Andrew Bailey, a indiqué que l’économie britannique aurait probablement besoin que les taux directeurs baissent au cours des prochains trimestres, «peut-être plus que ne le suggèrent actuellement les taux du marché».
    En outre, on peut lire dans le procès-verbal de la réunion d’avril de la Banque centrale européenne que «le Conseil des gouverneurs sera en mesure d’entamer un assouplissement de la politique monétaire lors de la réunion de juin».

Privilégier la qualité

Dans la mesure où la Recherche d’UBS table sur un tassement de l’activité économique et de l’inflation aux Etats-Unis jusqu’en fin d’année, elle a toujours une préférence pour les obligations de qualité.

En outre, on recommandera aux investisseurs de profiter des rendements actuellement attrayants pour s’y exposer. Par ailleurs, on préconisera une approche plus active et plus diversifiée de la gestion obligataire. 

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