Les chiffres de l’emploi ravivent l'optimisme quant à une baisse des taux d'intérêt

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les rendements obligataires sont attrayants et offrent un potentiel de plus-values lorsque les investisseurs commenceront à anticiper un cycle de réduction des taux plus significatif en 2025 et 2026.

©Keystone

 

Selon le dernier rapport officiel, les Etats-Unis ont créé moins d'emplois que prévu en avril. La publication de ces chiffres a entraîné une hausse des actions et une baisse des rendements obligataires. Décryptage.

Outre une accélération plus faible que prévu des créations d'emploi, d'autres aspects de ce rapport ont également été moins bons. La croissance du salaire horaire moyen a été la plus faible depuis juin 2021 et le taux de chômage a augmenté pour atteindre 3,9%.

Ces données ont été publiées après que le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a minimisé les inquiétudes concernant d'éventuelles hausses de taux. Cette annonce a provoqué un retour de l'optimisme sur les marchés.

Baisse des taux plus tard dans l’année

Les investisseurs resteront probablement à l'affût de preuves évidentes de la reprise de la désinflation. Mais les dernières séries d'indicateurs économiques et l'évolution du marché conforte l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l'économie américaine.

On peut continuer à s’attendre à une nouvelle baisse de l'inflation dans les mois à venir.

Cela devrait permettre à la Fed de réduire ses taux plus tard dans l'année, offrant ainsi une toile de fond favorable aux obligations et aux actions de qualité.

Le marché du travail semble solide, désinflationniste et équilibré

Les détails du rapport sur l'emploi ont montré qu'en plus de la hausse plus faible des salaires horaires, le nombre moyen d'heures travaillées par semaine a également diminué. Cela signifie que la croissance des revenus du travail a été moindre.

Tout juste aussi publié, le rapport JOLTS (Jobs Opening and Labor Turnover Survey) a révélé une diminution des créations d'emplois et un taux d'abandon plus faible qu'avant le début de la pandémie.

Ces deux indicateurs ont des répercussions négatives sur la croissance des salaires et devraient entraîner un ralentissement des dépenses de consommation, dans un contexte où le taux d'épargne des ménages est historiquement bas. On peut donc continuer à s’attendre à une nouvelle baisse de l'inflation dans les mois à venir.

La Fed continue de privilégier l'assouplissement

En plus de balayer d'éventuelles hausses de taux, l'un des principaux récents messages de Jerome Powell était que la banque centrale estime que la politique actuelle est suffisamment restrictive pour faire baisser l'inflation.

Selon les données relatives aux nouveaux baux de location, la Recherche d’UBS estime que l'inflation liée aux logements diminuera. En outre, d’après la dernière enquête ISM, la chute de l’inflation concernant les biens de service en territoire de contraction reflète un ralentissement de l'activité économique au sens large. Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a déclaré que les dernières données sur l'emploi le confortaient dans l'idée que l'économie américaine n'était pas en surchauffe.

Bénéfices solides des entreprises

Alors que 80% des entreprises du S&P 500 (en termes de capitalisation boursière) ont déjà publié leurs
résultats du premier trimestre, le bilan est satisfaisant. Sur le nombre, environ 60% ont dépassé les estimations de ventes et 76% ont annoncés des bénéfices meilleurs que prévu. Les prévisions ont également été positives, avec un consensus à la hausse sur les estimations de bénéfices pour le deuxième trimestre.

Dans l'ensemble, ces résultats confortent la Recherche d’UBS dans sa prévision d'une croissance des bénéfices de 9% pour l'ensemble de l'année 2024, cette croissance s'étendant au-delà des grandes capitalisations à forte croissance.

Privilégier la qualité

Alors que la Fed devrait, dans un contexte de baisse de l'inflation, commencer à assouplir sa politique dans le courant de l'année, les perspectives restent positives pour les obligations et pour les actions de qualité.

Les rendements obligataires actuels sont attrayants et offrent un potentiel de plus-values lorsque les investisseurs commenceront à anticiper un cycle de réduction des taux plus significatif en 2025 et en 2026. Les investissements croissants dans l'intelligence artificielle générative devraient également soutenir la hausse des actions.

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