Les actions résistent aux hausses des taux

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les options de vente sur les actions américaines sont davantage concentrées sur de très courtes maturités, ce qui pourrait favoriser un retour de la volatilité.

Aux Etats-Unis, l’inflation diminue mais moins fortement qu’attendu. La hausse des prix aux consommateurs atteint 6,4% sur un an, tandis que celle hors énergie et alimentaire a atteint 5,6% en raison de la forte hausse des loyers  (7,8%). Leur croissance pourrait se stabiliser mais pas avant le second semestre. L’impact de la forte hausse des taux aura seulement un effet à moyen terme sur les loyers. L’indice des prix immobiliers américains Case-Shiller 20 affiche par exemple une progression de 6,7% sur un an contre 20,5% en mai 2022: les prix progressent donc toujours. Le report de la demande à l’acquisition se reporte davantage vers un marché locatif qui ne dispose pas de logements suffisants. De fait, l’inflation devrait rester supérieure à 3% jusqu’au premier trimestre 2024.

Il convient d’être plus sélectif par secteur et par valeur, en privilégiant les actions de qualité et les secteurs défensifs au cours des prochaines semaines.

En réaction, les investisseurs anticipent désormais un pic des taux Fed en aout 2023 et non plus en mai. En outre, ce pic ne serait pas de 4,9% mais de 5,3%. Cela signifie que les investisseurs anticipent davantage de hausse des taux que la Fed elle-même. Par conséquent, soit la Réserve Fédérale augmentera ses prévisions de taux le mois prochain, soit les marchés surestiment actuellement les niveaux des taux d’intérêt en 2023. Dans les deux cas, nous considérons opportun d’augmenter progressivement les maturités résiduelles vers les niveaux neutre, à mesure que la fin du cycle de hausse des taux se rapproche. Les investissements dans les obligations d’entreprises sont notamment intéressants en raison des primes de risques importantes par rapport aux taux sans risques et suite à la forte hausse des taux observée ces derniers mois.

Sur les marchés actions, après un début d'année en fanfare sur les marchés boursiers des économies développées (6,4%), le mois de février s’avère moins favorable (-0,3%). Les actions européennes surperforment en février (+2,5%) en raison de l’appréciation de l’EUR/USD de 1,8% depuis le début d’année, de l’absence de la crise énergétique tant redoutée pour cet hiver, de la réouverture de l’économie chinoise et des valorisations attractives avec des prix rapportés aux valeurs comptables de 1,7 contre 4,1 aux Etats-Unis. Par ailleurs, le NASDAQ progresse encore de 1,8% ce mois et de 12,8% depuis le début d’année. L’indice diverge significativement des taux 2 ans américains au plus haut depuis 3 mois. Historiquement, la hausse des taux pénalise l’indice composé de grandes valeurs de croissance. De fait, la valorisation semble élevée. Enfin, les options de vente sur les actions américaines sont davantage concentrées sur de très courtes maturités, ce qui pourrait favoriser un retour de la volatilité. Par conséquent, il convient d’être plus sélectif par secteur et par valeur, en privilégiant les actions de qualité et les secteurs défensifs au cours des prochaines semaines.

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