Le secteur de la santé offre à la fois croissance et visibilité

Kristofer Barrett, Carmignac

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L'assouplissement des politiques monétaires devrait constituer un facteur de soutien supplémentaire pour le secteur qui est généralement qualifié de «bond-proxy».

Au cours des deux dernières années, le secteur de la santé a été marqué par une forte dualité : Novo Nordisk et Eli Lilly ont atteint des valorisations records grâce au succès de leurs franchises liées à l'obésité, tandis que le reste du secteur a sous-performé le marché.

Dans les prochains mois, alors que l'économie américaine rentre dans une phase de ralentissement, les marchés pourraient accorder davantage d’importance à la dynamique bénéficiaire des entreprises et sa tangibilité, favorisant ainsi le secteur de la santé. Si le secteur offre une cohorte d'entreprises aux profils hétérogènes, elles ont en commun la génération de bénéfices stables au fil du temps grâce à des tendances porteuses de long terme telles que l'innovation, le vieillissement de la population et l'augmentation des maladies chroniques.

La thématique des traitements contre l’obésité reste un excellent exemple d’innovation et d’opportunité pour le long terme.

D’un point de vue conjecturel, en plus de créer de l’attrait pour les valeurs offrant une croissance bénéficiaire visible, le ralentissement économique ouvre également la porte à l'assouplissement des politiques monétaires à travers le monde. Cela devrait constituer un facteur de soutien supplémentaire pour le secteur qui est généralement qualifié de «bond-proxy», c’est-à-dire dont le cours de bourse est corrélé négativement à l’évolution des taux d'intérêt.

Où trouver de la valeur dans le secteur de la santé?

Au sein de notre fonds actions internationales Carmignac Investissement, nous investissons aux deux extrémités du spectre de la santé : d’un côté, les entreprises à forte croissance portée par l’innovation et de l’autre les modèles d’entreprises à plus faible croissance mais forte visibilité du fait de leurs rôles essentiels au sein d'une chaîne de valeur complexe.

Dans ce cadre-là, la thématique des traitements contre l’obésité reste un excellent exemple d’innovation et d’opportunité pour le long terme. On estime que ce marché atteindra un chiffre d'affaires de 130 milliards de dollars au début des années 2030 (contre 13 milliards de dollars en 2024), dominé par Novo Nordisk et Eli Lilly, tout en laissant de la place à la concurrence de plus petits acteurs. Malgré les revers récents de Novo Nordisk, dus à la concurrence et aux pressions sur les prix aux États-Unis, les perspectives de croissance à long terme ne doivent pas être oubliées.

De l’autre côté du spectre de la croissance, nous investissons dans d'autres maillons essentiels de la chaîne de valeur de la santé, tels que les distributeurs de médicaments et les assurances santé aux États-Unis. Malgré leur profil de croissance et de marge plus faible, l’importance des volumes, la stabilité de leurs marges permise par la résilience de leurs activités font de ces entreprises des candidats intéressants pour notre construction de portefeuille.

Les acteurs de la distribution de médicaments aux hôpitaux, pharmacies comme McKesson Corporation aux États-Unis, jouent un rôle crucial dans l'industrie des soins de santé. McKesson offre de la visibilité grâce à des revenus stables et solides alimentés par une demande croissante de produits pharmaceutiques et devrait ainsi bénéficier de la croissance des volumes de médicaments contre l'obésité.

Les assurances santé aux Etats-Unis, telles que Centene, UnitedHealth, offrent également une forte visibilité sur leur croissance future en raison de leur exposition directe à l'augmentation des dépenses de santé dans le pays. Ces entreprises proposent à leurs membres, en échange d’une cotisation fixe, une gamme de services médicaux à des tarifs réduits par le biais d'un réseau de prestataires. Ces entreprises bénéficient d'une exposition exclusivement domestique avec une faible intensité capitalistique, tout en générant d'importants flux de trésorerie et en affichant des valorisations faibles (avec un ratio cours/bénéfices autour de 10x).

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