La situation conjoncturelle difficile à échelle mondiale pèse de plus en plus sur l’industrie suisse. Les risques de récession se multiplient pour les PME les plus fortement tournées vers l’exportation. Les entreprises orientées vers l’intérieur sont moins concernées, même si, elles aussi, sont confrontées à des vents contraires.

L’indice Raiffeisen PMI PME s’est légèrement replié (de 49,1 à 48,8 points) en juin et se situe ainsi de nouveau dans la zone de contraction. Les entreprises industrielles interrogées signalent donc encore un recul de l’activité. Selon les PME, seuls les carnets de commande ont légèrement augmenté par rapport à mai. Cette fois-ci, le volume de production et le niveau des stocks étaient également en baisse, de sorte qu’à l’exception des carnets de commande, l’ensemble des sous-composantes notait sous le seuil de croissance de 50 points.

La composante relative aux carnets de commande pèse le plus lourd dans l’indice total (30%), étant donné qu’elle constitue une bonne indication de l’évolution de la dynamique de production au cours des prochains mois. Actuellement, elle se situe à 50,7 points et donc tout juste dans la zone de croissance. Toutefois, en raison d’un environnement conjoncturel difficile, les perspectives ont actuellement plutôt tendance à s’assombrir, car tous les partenaires commerciaux majeurs sont de fait frappés par une récession technique. En outre, le taux d’inflation toujours élevé affaiblit le secteur des prestations de services dans certains pays. Ainsi, en Allemagne, le PIB est en baisse depuis deux trimestres successifs, faisant entrer le pays dans une phase de récession technique.  

L’environnement international difficile pèse de plus en plus sur l’industrie suisse. Ainsi, l’indice des directeurs d’achat de procure.ch, qui à la différence de l’indice PMI PME de Raiffeisen représente plutôt la situation des grandes entreprises, le carnet de commande se situe depuis des mois nettement sous le seuil d’expansion de 50 points. Les PME, en revanche, regroupent de nombreuses entreprises orientées vers l’intérieur qui affichent toujours une évolution positive des contrats. Toutefois, la dynamique de croissance faiblit ici aussi, même si ce sont les PME dont les clients sont fortement orientés vers l’exportation qui sont les plus touchées.