La politique «canada dry»

Nicolas Forest, Candriam

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Comme attendu, la banque centrale européenne (BCE) a annoncé la prolongation de son programme d’achats d’actif jusque fin d’année puis son interruption.

 

La BCE achètera donc 15 milliard d’euros d’obligations par mois au dernier trimestre tout en réinvestissant les tombées à échéances pour une durée indéterminée. Elle se réserve aussi la possibilité d’ajuster son programme en fonction de l’évolution des data. La BCE a aussi explicité sa «forward guidance» en indiquant qu’elle conservera des taux bas au moins jusqu’à l’été 2019.

Cette annonce n’est pas une surprise au regard de la situation économique de la zone euro et plus particulièrement de l’inflation qui s’approche des 2%. Mais Mario Draghi s’est avéré très prudent en rendant conditionnel sa politique monétaire aux données à venir.

En ajustant à la baisse ses anticipations de croissance à 2,1% pour 2018 et à la hausse ses anticipations d’inflation 1,7%, le président de la BCE a réussi une communication d’équilibriste.

Il évite le trauma du «tapering» causée par la FED en 2013 tout en préparant le marché à une nouvelle ère de normalisation.

Dans ce contexte, nous pensons que les taux européens resteront comprimés dans les prochains mois dans la mesure où les dynamiques d’offres et de demandes seront porteuses.

Les marchés ont favorablement accueilli cette annonce avec une baisse de 4 points des taux et un euro sous les 1,17.

Communication donc réussie pour Mario Draghi qui signe ici un tapering à la canada dry – cela a la couleur et le goût du tapering, mais ce n’est pas vraiment un tapering...

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