«Sell in May and go away» est un adage qui prédit régulièrement une faiblesse des cours boursiers durant les mois d'été. Cependant, cette année, les marchés boursiers évoluent à un niveau élevé. Malgré quelques orages estivaux, les chances d'un été agréable sur les marchés financiers sont bonnes.
Ces six facteurs détermineront la météo des marchés boursiers dans les mois à venir.
1. Temps clément grâce aux données économiques
Les cours boursiers ont atteint de nouveaux sommets ces dernières semaines. Cependant, l'euphorie estivale n'est pas encore largement ressentie. Ce sont principalement certains titres et secteurs, notamment le secteur technologique aux États-Unis, qui définissent la tendance estivale actuelle. Les signes d'un été ensoleillé pour les actions restent favorables: les données économiques positives en Europe (indices des directeurs d'achat, emploi, résolution des problèmes logistiques, etc.) et une normalisation en cours aux États-Unis, combinées à de meilleures possibilités et conditions de refinancement, devraient conduire à de nouveaux sommets sur les marchés boursiers. De premiers signes positifs apparaissent également sur les marchés financiers, où une période de gel sévère prévalait depuis le début de la guerre en Ukraine et les hausses de taux d'intérêt rapides des banques centrales.
2. La perspective d'une baisse des taux améliore l'ambiance
Non seulement le championnat d'Europe de football a suscité une euphorie chez les participants du marché, mais le changement de politique monétaire de la BCE a également été bien accueilli. Les taux d'inflation sont en baisse des deux côtés de l'Atlantique, mais cela place les banques centrales devant un dilemme: si les baisses de taux sont effectuées trop tôt, il y a un risque de reprise de la spirale inflationniste en raison de la robustesse de l'économie. Le résultat pourrait être une correction douloureuse sur les marchés financiers, comparable à un coup de soleil sévère. De plus, les conflits commerciaux avec la Chine, l'élection présidentielle américaine à venir et les conflits géopolitiques compliquent la visibilité des banques centrales.
3. Les marchés politiques apportent des orages estivaux
Les élections européennes ont confirmé la tendance vers les partis populistes de droite, tandis que les partis établis ont subi des reculs significatifs. En France, le succès électoral du parti de droite de Marine Le Pen a poussé le président Emmanuel Macron à dissoudre le Parlement et à organiser de nouvelles élections en juillet. Cela a également des répercussions sur les marchés financiers: bien que Macron reste en fonction jusqu'en 2027, les investisseurs craignent des années législatives perdues jusqu'à la prochaine élection présidentielle. Le pouvoir de Macron est limité par le résultat des élections. Bien qu'un virage à droite ait été évité au Parlement, la nouvelle répartition des sièges complique la tâche du président. De plus, compte tenu de la dette publique actuelle de 110,6% du PIB, les projets fiscaux dépensiers des partis suscitent des inquiétudes. Bien que la gouvernance du nouveau Congrès national soit plus laborieuse, une crise de la dette ou de l'État n'est pas en vue.
4. Signes de dégel pour les introductions en bourse
Un nombre croissant d'entreprises envisage d'entrer en bourse, parmi lesquelles les introductions en bourse de la société suisse Galderma et de l'entreprise de vente au détail allemande Douglas. Globalement, le nombre d'introductions en bourse a fortement diminué depuis la crise financière. Rien qu'au sein de l'OCDE, plus de 30'000 entreprises ont quitté la bourse depuis 2005. Dans l'UE, le nombre d'entreprises cotées a chuté de 39,7% jusqu'en 2020. Cependant, le pipeline des entreprises candidates à une introduction en bourse semble prometteur, avec la transaction en attente de Shein, estimée à 58 milliards d'euros, en tant que brise-glace dans le secteur du commerce électronique.
5. Nouvelles opportunités pour les entreprises sous-évaluées
En plus des introductions en bourse, une activité accrue de fusions et acquisitions (M&A) est observée. Le niveau des M&A a considérablement diminué l'année dernière, ouvrant de nouvelles opportunités pour les entreprises sous-évaluées et leurs investisseurs, en particulier en Europe. À l'international, le volume des transactions M&A a chuté de 15% à 3,2 trillions de dollars, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis une décennie, selon Bain & Company. Les chances sont donc bonnes pour une nouvelle vague d'acquisitions dont les investisseurs pourraient bénéficier. La consolidation des marchés financiers est de plus en plus soutenue par le capital-investissement. Les revenus records des fonds de capital-investissement ont conduit à un stock de capital de 3,7 trillions de dollars, selon McKinsey. Ce capital sera investi au cours des prochaines années, déclenchant une nouvelle vague d'acquisitions en bourse. Le niveau de financement en baisse se reflète déjà dans les premières transactions en Europe. Des entreprises traditionnelles comme Novartis rivalisent pour acquérir des entreprises cotées en bourse, comme le montre le processus d'acquisition en cours chez MorphoSys.
6. Les PME restent dans l'ombre
Sur le marché boursier, les entreprises à petite et moyenne capitalisation sont actuellement reléguées au second plan. Elles sont négociées avec une décote moyenne de 30% par rapport à leur propre historique des deux dernières décennies. Jusqu'à présent, cela était dû en Europe aux taux d'intérêt élevés, aux faibles données économiques et aux incertitudes géopolitiques. Maintenant, un changement de tendance se dessine au moins dans les domaines des taux d'intérêt et de la croissance. Cela offre aux investisseurs l'opportunité d'investir dans des modèles d'affaires attrayants à des valorisations relativement avantageuses.