La crise booste la numérisation et la mutation culturelle dans la santé publique

Communiqué, KPMG

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Une enquête de KPMG auprès des grands prestataires suisses de services de santé révèle la nécessité croissante d’une transformation numérique.

Une enquête de KPMG menée auprès de fournisseurs de services de santé suisses avant et après l’apparition de la pandémie de coronavirus le montre: seules les cliniques qui avaient déjà investi dans leurs systèmes informatiques avant la crise liée au coronavirus ont été en mesure de créer rapidement et facilement de nouvelles offres numériques et de renforcer les liens avec les patients. Les enseignements tirés de la pandémie accélèrent à présent le processus de transformation.

La pandémie de COVID-19 a rudement éprouvé le système de santé suisse. Dans différents domaines, elle a révélé des points forts et des lacunes. Dans le même temps, les contraintes financières et la réglementation augmentent, et la nécessité d’une transformation numérique est manifeste. C’est également ce que révèle une enquête en deux volets de KPMG auprès de 38 grands prestataires suisses en 2019 et auprès de dix CEO de ces instituts en juin de cette année: pour plus de 70% des interrogés, la transformation numérique constitue l’un des trois principaux thèmes auxquels se consacrent actuellement les organisations du secteur de la santé. Toutefois, seuls 13% des interrogés se considéraient «très bien» préparés à la transformation numérique en décembre 2019. Plus de la moitié des prestataires interrogés étaient, selon leurs propres dires, préparés à la numérisation de manière seulement «satisfaisante» ou «insuffisante».

La sécurité des patients et la communication comme principaux moteurs

L’enquête de décembre a montré que les fournisseurs considèrent la santé des patients et l’amélioration de la communication avec les prestataires en amont et en aval comme les principaux moteurs de la numérisation dans le système de santé publique. Tous les instituts interrogés s’accordent à dire qu’il s’agit là de facteurs déterminants dans la transformation numérique. En outre, les cliniques ont cité l’amélioration de l’expérience et de la satisfaction des patients (97%) ainsi que la réduction des coûts (94%) comme principales raisons de la numérisation. A 90%, les instituts interrogés considèrent également la diminution de la pénurie de main-d’œuvre induite par des mesures numériques ainsi que l’amélioration de la satisfaction des collaborateurs comme des vecteurs importants des initiatives de numérisation.

La complexité et le manque de ressources sont les plus gros obstacles

Même si les fournisseurs ont identifié la nécessité de la transformation numérique, la mise en œuvre de celle-ci constitue un processus complexe jonché de nombreux obstacles. En décembre, ils considéraient que les principales difficultés se situaient dans la complexité des environnements informatiques (100%), le manque de ressources (94%) tout comme la disponibilité des spécialistes informatiques (87%). Une grande majorité de fournisseurs estimaient également que la réticence face à des décisions radicales (81%) tout comme la défense des structures et processus existants (77%) constituaient des obstacles sur la voie de la transformation numérique.

Ces deux derniers obstacles en particulier, principalement ancrés dans la culture de l’organisation, ont diminué avec la crise du coronavirus, car celle-ci est venue souligner à nouveau l’urgence de la transformation numérique dans le secteur de la santé. Selon 7 CEO interrogés sur 10, les évolutions d’origine externe ont engendré une mutation culturelle au sein du personnel et ouvert la voie à des changements jugés impensables jusque-là. Il s’agit ici notamment des formes d’interactions virtuelles dans l’organisation, mais aussi avec les patients. Parallèlement, 8 CEO sur 10 ont constaté que des décisions avaient été prises rapidement et aisément pour accélérer la numérisation.

Par ailleurs, 9 CEO interrogés sur 10 ont indiqué que la pression externe liée à la crise du coronavirus avait permis de surmonter des obstacles dans le processus de soins. Ainsi, la mise en œuvre de solutions de Mobile & Digital Health a été massivement accélérée. «Les processus médicaux ont connu un véritable boost de numérisation», explique Marc-André Giger, responsable du secteur public chez KPMG. Selon ses dires, la télémédecine, notamment, a fortement gagné en importance auprès de tous les interrogés, et elle fait aujourd’hui partie de la norme. De plus, à la suite de la crise du coronavirus, certains fournisseurs s’intéressent à de nouveaux champs d’activités stratégiques, tels qu’une offre dans le domaine de la rééducation par vidéo ou de la physiothérapie par appli.

Les investissements se focalisent sur les systèmes ERP et d’informations des cliniques

Pour les fournisseurs interrogés, le plus fort potentiel d’optimisation réside dans l’admission et l’attribution des patients, tout comme dans les soins à proprement parler. Pour exploiter pleinement ce potentiel, il importe d’investir dans la numérisation. Déjà largement utilisés aujourd’hui, les Workflow Tools sont ici en point de mire. 91% des cliniques interrogées ont ainsi indiqué souhaiter investir dans des systèmes ERP et d’informations des cliniques. De même, les solutions de Cloud figurent en tête des investissements prioritaires pour 41% des fournisseurs. En revanche, l’intelligence artificielle et la technologie Blockchain sont encore d’un faible intérêt pour les prestataires puisque 12% resp. 6% seulement ont indiqué vouloir investir dans ces technologies.

Les coopérations, facteurs de succès décisif

Le franchissement des obstacles susmentionnés requiert toutefois davantage que des investissements dans l’infrastructure informatique, il nécessite aussi une volonté de coopération des acteurs pour une mise à profit des synergies. «Nous constatons que la disposition à coopérer avec d’autres d’institutions est déjà très forte», explique Marc-André Giger. Ainsi, près des trois quarts des cliniques interrogées déclaraient qu’elles étaient totalement ou plutôt prêtes à envisager une coopération. Cette volonté de coopération est particulièrement élevée dans les services psychiatriques interrogés (83%), tandis qu’elle est nettement inférieure pour les cliniques de rééducation, avec 60%. 75% des hôpitaux de soins aigus ont indiqué être totalement ou plutôt prêts à envisager une coopération. Pour les experts, les coopérations entre différentes parties prenantes sont à l’ordre du jour dans le secteur de la santé. En effet, les potentiels d’économies internes sont souvent déjà pleinement exploités, d’où la nécessité de solutions innovantes. Par ailleurs, la bonne intégration de plusieurs stations de soins entre plusieurs fournisseurs accroît la satisfaction et la sécurité des patients. Le choix de la bonne forme de coopération est ici l’une des clés du succès.

 

Pour accéder à l'étude de KPMG «Clarity on Healthcare», cliquez ici.

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