La BNS aurait vendu 583 millions de francs de devises étrangères en février

AWP

1 minute de lecture

Selon l’économiste de Credit Suisse Maxime Botteron, c’est moins un changement de politique qu’une réaction aux récents commentaires du Trésor américain.

La banque nationale suisse (BNS) aurait vendu plus d’un demi-milliard de francs de réserves de change en février dernier. C’est du moins ce qu’estime la grande banque Credit Suisse dans une étude. Selon l’économiste Maxime Botteron, c’est moins un changement de politique qu’une réaction aux récents commentaires du Trésor américain.

La BNS aurait vendu 583 millions de francs de devises étrangères en février, d’après Credit Suisse mercredi. Pour l’analyste Maxime Botteron, c’est une quantité négligeable par rapport au total des quelque 934 milliards de francs de réserves en devises étrangères. Il ajoute par ailleurs que l’institut d’émission aurait également vendu des devises au cours du mois de mars. Des estimations plus précises ne seront toutefois pas disponibles avant la fin du mois d’avril.

L’expert de la banque aux deux voiles souligne que la BNS vient de confirmer l’orientation de sa politique monétaire la semaine dernière, et que ces ventes ne peuvent donc pas correspondre à un resserrement de celle-ci. D’ailleurs, l’organisme avait déjà réduit une fois ses avoirs en devises étrangères au quatrième trimestre 2019.

La BNS continue par ailleurs de classer le franc comme «hautement valorisé». Elle s’attend à ce que l’inflation reste dans la partie inférieure de son objectif au cours des trois prochaines années. «Dans ce contexte, il ne serait pas cohérent de resserrer la politique monétaire», assène Maxime Botteron.

Par conséquent, les ventes de devises doivent plutôt être considérées comme une tentative de réduire la pression sur le plan international. Pour rappel, le Trésor américain avait qualifié la Suisse de manipulateur de devises en décembre dernier. «En compensant les achats passés de devises étrangères, la BNS pourrait contribuer à une réévaluation de la politique de change par le Trésor américain, qui pourrait à terme retirer la Suisse de sa liste de manipulateurs de devises», selon l’analyste.

A lire aussi...