L’effet du Covid-19 pour les investissements liés au climat

Andrew Parry, Newton IM

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La pandémie est un signal d'alarme pour tous les acteurs du marché, les décideurs politiques et les particuliers.

L'énorme bouleversement social provoqué par l'apparition du virus Covid-19 a eu un impact dramatique sur tous les marchés financiers. Il s'est produit en même temps qu'un choc géopolitique plus 'classique' qui a fait chuter le prix du pétrole, l'Arabie saoudite ayant stimulé l'offre pour gagner des parts de marché. Le choc qui s'en est suivi pour la société et l'économie a remis en question de nombreux modèles d'entreprise. Et ce alors que les entreprises les plus durables qui ont su trouver un équilibre dynamique entre rendement et impact écologique et social se sont bien mieux comportées lors du mouvement de vente soudain qui a marqué le mois de mars.

La pandémie est un signal d'alarme pour tous les acteurs du marché, les décideurs politiques et les particuliers: elle nous rappelle la fragilité de notre monde complexe et interconnecté. La réponse de plus en plus coordonnée à l'échelle mondiale face à cette maladie montre que nous pouvons opérer des changements profonds en matière de politiques publiques dès lors que nous sommes confrontés à une crise.

Toutefois, comparé à la menace croissante que représente le changement climatique pour l'humanité, le coût social du Covid-19 paraîtra beaucoup moins important. Or, une action coordonnée et décisive face au défi climatique reste à mettre en place. Si la réponse immédiate des autorités face à la crise du coronavirus a été d'en limiter à juste titre son impact social, il s'agit néanmoins d'une occasion à ne pas manquer pour s'assurer d'un avenir écologique plus durable et plus pérenne. Jusqu'à présent, sur les dizaines de milliards de dollars américains déployés à l'échelle mondiale pour relancer l'activité économique, sa contribution directe à la transition climatique paraît faible par rapport aux montants consentis pour soutenir des entreprises déjà en difficulté.

Alors qu'il y a de quoi être optimiste quant à l'efficacité des mesures prises jusqu'à présent pour soutenir les entreprises et les particuliers tout au long de la crise, la durée et l'ampleur du ralentissement économique restent incertaines. Dans le meilleur des cas, on peut s'attendre à une reprise en forme de U, bien que ce scénario dépende en grande partie de l'évolution de la maladie dans les principaux centres de population à travers le monde, tels que les États-Unis, qui en sont encore au premier stade de l'évolution de la pandémie.  

Les tensions sur certains pans de marchés se trouvent atténuées par les énormes quantités de liquidités injectées dans le système, mais elles ne se dissiperont pas complètement tant que nous n'aurons pas la preuve que la propagation du coronavirus diminue. Les conséquences économiques deviendront apparentes au cours des prochains mois, de nombreuses entreprises étant en détresse. Si nous avons pu observer un nouveau point bas sur les marchés actions, la volatilité sera une constante dans les mois à venir.