L’Angleterre veut se développer par ses propres moyens

Adrian Nösberger, Schroder & Co Bank

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La victoire du parti Labour n'a pas été une surprise, la réaction des marchés financiers a donc été modérée.

La majorité du parti travailliste à la Chambre des communes, avec 174 sièges, n'est pas une grande surprise, ni pour le pays, ni pour les investisseurs. Cette large majorité du parti travailliste ayant été attendue, les marchés financiers britanniques ont jusqu'à présent réagi modestement. Le mouvement haussier de l'année en cours s'est transformé en une tendance latérale. Il est remarquable que le FTSE 250 (qui comprend les petites et moyennes entreprises) ait fait mieux depuis l'élection que les grandes entreprises, plus internationales, qui composent le FTSE 100. Le fait que Sir Keir Starmer et sa ministre des Finances Rachel Reeves soient considérés comme des partenaires fiables à la City, et dans le monde des affaires en général, à fortement aidé.

Néanmoins, il ne faut pas sous-estimer l'impact de l'élection sur l'évolution des marchés financiers britanniques à moyen-terme. Les investisseurs britanniques et internationaux surveilleront de près les mesures et les projets du nouveau gouvernement dans les mois à venir, et nous pourrions observer une réaction plus forte du marché en temps voulu.

La recherche de la croissance

Dans un premier temps, le nouveau gouvernement devrait se concentrer sur l'amélioration de la faible performance économique de la Grande-Bretagne, un point central du programme électoral du parti travailliste. En cas de succès, cela permettrait de réduire la pression sur les finances publiques et d'augmenter les dépenses pour les programmes publics au cours de la nouvelle législature.

Il faut s'attendre à ce que l'endettement soit plus élevé à l'avenir que sous le gouvernement précédent.

Le moyen le plus simple de stimuler la croissance serait d'améliorer les relations commerciales avec l'Europe. Cependant, le premier ministre Starmer a déjà exclu tout retour à l'union douanière ou au marché unique de l'Union européenne, même au-delà du mandat du gouvernement actuel.

Downing Street sera donc soucieux d'utiliser sa grande majorité et le large soutien de la population pour faire passer au Parlement des lois favorables à la croissance. De récents articles de presse indiquent qu'il s'agira surtout d'une réforme de la planification visant à faciliter la construction de logements et d'infrastructures.

Le cours des actions britanniques qui pourraient bénéficier de tels projets a évolué de manière inégale depuis l'élection, ce qui laisse supposer un certain scepticisme vis-à-vis des plans de croissance du gouvernement. La volonté politique est présente, mais suffira-t-elle à surmonter les obstacles? Autant le dire tout de suite, nous sommes actuellement un peu plus positifs que les marchés.

Toutefois, le nouveau gouvernement semble également conscient qu'il n'est pas en mesure d'assumer tous ses objectifs ambitieux par ses propres moyens, même si la conjoncture devait s’améliorer légèrement. Il faut donc s'attendre à ce que l'endettement soit plus élevé à l'avenir que sous le gouvernement précédent, et que des initiatives visant à mobiliser davantage de capitaux privés pour les grands projets d'infrastructure soient bientôt lancées.

Les actions britanniques surpondérées

Les élections législatives sont arrivées à un moment clé pour les marchés boursiers britanniques, car ceux-ci se trouvent actuellement à proximité de leurs plus hauts niveaux depuis plus de 20 ans. Les valorisations restent toutefois attrayantes, c'est pourquoi nous sommes actuellement surpondérés en actions britanniques. Compte tenu des rendements offerts actuellement par le marché des obligations d'Etat britanniques, nous sommes également investis dans des obligations à court terme.

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