Le deuxième trimestre restera dans les mémoires comme marqué par des séismes géopolitiques. La politique douanière du gouvernement Trump explique le repli temporaire du moral des ménages suisses. Mais dès le mois de mai, l’indice capté par le Seco se redressait de manière sensible. Il n’est pour l’heure pas possible d’estimer les conséquences économiques des attaques réciproques et continues entre Israël et l’Iran. Etonnamment, le secteur privé est très résistant face à ce regain d’incertitude. L’économie exportatrice – en particulier l’industrie pharmaceutique – a été en mesure d’accélérer nettement la production et la livraison de ses produits au premier trimestre. Les chiffres des exportations font donc le grand huit, après avoir nettement baissé jusqu’à fin mai. L’effet de ces fluctuations est selon nous si puissant que le PIB devrait stagner au deuxième trimestre. Dans l’hypothèse d’une absence d’escalade du conflit commercial, les solides relais intérieurs comme la consommation des ménages et l’activité de construction devraient ouvrir la voie à une accélération conjoncturelle. Notre prévision pour 2026 se démarque donc actuellement nettement de celle du consensus. La consommation privée devrait notamment contribuer fortement à la croissance du PIB, comme en 2015, lorsque le choc du franc a, du jour au lendemain, considérablement renforcé le pouvoir d’achat des ménages.
Nous prévoyons toujours une brève phase de déflation du fait des prix à l’importation en repli. Mais l’escalade au Proche-Orient alimente une forte hausse des prix publics des produits du pétrole: à la fin de la semaine 25, le mazout à Zurich coûtait 16% de plus qu’avant l’attaque israélienne. Même si personne ne pense au chauffage en ce moment, un prix du brut durablement plus élevé pourrait être déterminant dans les signes avant-coureurs du taux d’inflation en Suisse pour les mois à venir.
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Des marchés insensibles aux guerres
Suisse
- Ce marché sous-performe encore en juin. Sur les deux derniers mois, il sous-performe l’américain de plus de 8%.
- Comme dans l’UEM, les petites capitalisations surperforment les grandes. L’écart s’est creusé en juin.
- La valorisation reste dans une plage acceptable, mais supérieure à d’autres marchés hors US.
Zone euro
- Sous-performance des actions de l’UEM en juin, Allemagne et France cédant notamment du terrain et entraînant le marché avec elles.
- Côté styles, valeur et momentum sont très performants cette année. Les petites capitalisations surperforment les grandes.
- La valorisation du marché européen croît et dépasse les moyennes historiques. Le taux de décote par rapport à l’américain reste toutefois très important.
Etats-Unis
- Légère progression du marché en juin après un mois de mai exceptionnel. Frappes en Iran et hausse des prix du pétrole ont à peine égratigné la performance.
- Ce marché surperforme clairement les européens, mais sa sous-performance depuis janvier dépasse toujours 8%.
- Avec la vive reprise, le marché américain est redevenu plutôt cher. Seules les petites capitalisations évoluent dans la plage de valorisation normale.
Marchés émergents
- Surperformance des ME, Corée et Brésil en tête.
- Les valorisations restent justes et bien inférieures à celles des grands marchés.
Royaume-Uni
- Le marché britannique surperforme l’européen mais sous-performe l’américain en juin.
- Il profite toujours d’une faible valorisation.