Genève: la conjoncture restera favorable pour 2019

Salima Barragan

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«Les chiffres économiques pour Genève sont bien orientés», déclare Valérie Lemaigre de la BCGE.

Malgré la dégradation des perspectives mondiales sous fond de guerre commerciale, l’activité économique de Genève restera dynamique en 2019. «Le contexte conjoncturel paraît morose, mais les chiffres économiques pour Genève sont bien orientés», déclare Valérie Lemaigre, économiste en chef et responsable de l’Investment office de la BCGE. Ainsi l’établissement genevois reste confiant pour la région genevoise et s’attend à un niveau d’emploi dynamique qui favorisera sa croissance sous-jacente.

Un tassement salutaire

Le PIB suisse au troisième trimestre 2018 a fléchi de 0,2%. Pour Valérie Lemaigre, ce tassement salutaire est lié à une activité en ligne avec le potentiel domestique et genevois d’une croissance annuelle plus proche de 2%. Ce rythme de croissance modéré écarte toute surchauffe économique. Après une phase d’accélération en 2018, la baisse de cadence est imputable au ralentissement du cycle d’investissement global. «Le rythme commence à se tasser car la croissance mondiale va vers plus de modération, mais la dynamique des exportations reste bien orientée», souligne Valérie Lemaigre. Genève tire sa force de ses secteurs non cycliques, comme les secteurs de la pharma, de la chimie et de l’horlogerie, qui ne seront pas autant affectés par un fléchissement du cycle d’investissement des entreprises. 

«La BNS a toutes les raisons de sortir de sa politique des taux négatifs.»

Les indicateurs macro-économiques régionaux restent également encourageants. Genève profite d’un taux de chômage bas, d’une progression des salaires de 2,9% et du développement de la promotion immobilière dans les segments résidentiels et de la PPE. En revanche, dans le segment de l’immobilier commercial, les surfaces vacantes ont augmenté de 40%, notamment au centre de ville, qui porte un bémol à l’activité bien orientée.

On note également une reprise marquée du secteur de la restauration et de l’hôtellerie. De même, le secteur financier, qui a souffert de la crise financière globale et d’un environnement de taux d’intérêt négatifs, a également affiché des meilleurs chiffres pour 2018. «La BNS a toutes les raisons de sortir de sa politique des taux négatifs, ce qui soulagerait le secteur bancaire», estime l’économiste qui table sur un début normalisation de la politique monétaire de la Banque nationale suisse d’ici 2020.

«L’effet sur les prix étaient liés à des facteurs externes
dont la faiblesse du franc et des prix du pétrole qui ont été neutralisés.»

Selon les prévisions de la BCGE, le franc suisse restera structurellement fort grâce à la compétitivité suisse et à l’épargne en francs suisses. Néanmoins, sur le court terme, la BCGE estime qu’un relâchement de la pression de l’euro contre franc suisse à un niveau de 1,20, reste possible. Enfin, la BCGE s’attend à une inflation modérée. «L’effet sur les prix étaient liés à des facteurs externes dont la faiblesse du franc suisse et des prix du pétrole qui ont été neutralisés», affirme Valérie Lemaigre.

Barrières tarifaires: quel impact pour les entreprises?

Le ralentissement chinois restera un élément important car ce marché (qui inclut Singapour), compte pour 22% des exportations horlogères et de bijouterie suisses. «Ces secteurs, orientés vers la consommation des particuliers, seront moins touchés car le gouvernement chinois met en place des mesures de stimulus pour la consommation. En revanche, les barrières tarifaires pourraient affecter le secteur de l’IT», estime Valérie Lemaigre. 

La BCGE table sur une poursuite de la profitabilité des entreprises suisses, dont la productivité du capital – soit la faculté de former le travail à l’outil industriel - reste leur atout principal. Selon une analyse de l‘OCDE, la marge opérationnelle des entreprises suisses se situe autour de 17%. Aussi, Constantino Cancela, chef de BCGE Asset Management, continue de favoriser les actions suisses qui ont démontré en 2018 une meilleure résilience que les européennes ou celles des marchés émergents.

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