Ethereum: le Bitcoin 2.0

Manuel Valente, Coinhouse

2 minutes de lecture

Chronique blockchain. L’écosystème des cryptoactifs ne se résume pas au Bitcoin. Et il n’est pas forcément l’actif le plus prometteur à long terme.

Le Bitcoin est désormais un actif familier pour une majorité de personnes qui évoluent dans le secteur de la finance. Cet actif décentralisé, qui n’a pu exister que grâce à l’apparition d’internet, a fait son entrée dans les portefeuilles des particuliers comme des entreprises, jusqu’à des acteurs prestigieux comme le fonds d’investissement BlackRock. Pourtant, l’écosystème des cryptoactifs ne se résume pas au Bitcoin, loin s’en faut. On peut même affirmer qu’il n’est pas forcément l’actif le plus prometteur de ce marché sur le long terme.

Le protocole Bitcoin fait relativement peu de choses, mais il les fait bien: transférer de la valeur sur un réseau ouvert, dont la sécurité n’a jamais été prise en défaut en douze ans d'existence, et sans le moindre intermédiaire. Mais depuis sa création en 2009, ce protocole a assez peu évolué, alors que le marché s’est enrichi de plusieurs milliers d’actifs concurrents, proposant des innovations technologiques toujours plus poussées. Parmi ces alternatives, la plus intéressante est aujourd’hui Ethereum.

Ethereum ou l'exécution automatique d’algorithmes sur la blockchain

Avec Ethereum, il est possible de générer le même type de transactions que Bitcoin, avec un niveau de sécurité équivalent. Nous allons donc nous concentrer sur les différences. Outre des nuances sur la quantité d’actifs émis, la différence fondamentale se situe dans ce qu’on appelle communément en anglais les «smart contracts».

Un ensemble de services financiers s’est développé,
surtout en 2019 et 2020, autour des smart contracts.

Très mal nommés, dans la mesure où ils ne sont ni contractuels ni particulièrement intelligents, la terminologie française est beaucoup plus précise puisqu’elle parle d’”automates exécuteurs de clauses”, mais le terme est encore trop peu employé. Les smart contracts sont en fait des programmes informatiques capables de recevoir des fonds, d’en renvoyer, de recevoir des instructions et de prendre des décisions en fonction d’un algorithme.

L’alliance de la sécurité et de la confiance

Rien d’original là-dedans, a priori, puisque ce genre de programme informatique existe dans d’autres domaines depuis des années. La particularité d’un smart contract est en fait que le code informatique qui le gère est écrit directement sur la blockchain Ethereum. Il est donc aussi inviolable que n’importe quelle autre transaction, bénéficiant de la garantie de sécurité offerte par le réseau dans son ensemble.

De plus, une interface informatique est automatiquement générée à l’émission du smart contract, qui permet à des utilisateurs d’interagir avec ce dernier, avec une garantie de disponibilité de 100%, et en toute sécurité.

Les smart contracts sont donc au final des services sécurisés, accessibles 24h/24, permettant d’exécuter des transactions complexes en fonction d’algorithmes infalsifiables et transparents.

Les nouveaux usages permis par les smart contrats: l’avènement de la finance décentralisée

Un ensemble de services financiers s’est développé, surtout en 2019 et 2020, autour des smart contracts, collectivement connu sous le nom de Finance Décentralisée (DeFi). Des services de prêts, de fourniture de liquidités, de produits dérivés ou d’assurances se sont progressivement développés, et brassent aujourd’hui plus de 27 milliards de dollars.

Ethereum représente une nouvelle génération
d’actifs numériques sur Blockchain.

De nouveaux usages apparaissent au quotidien dans ce domaine, qui enrichissent progressivement l’ensemble de l’écosystème. Ce sont ces services qui donnent sa valeur à Ethereum, dont il représente la base, l’infrastructure.

Au-delà, Ethereum commence à être utilisé dans le monde corporate, notamment par le cabinet d’audit Ernst & Young (EY), qui mène des expérimentations dans le monde de l’entreprise et des contrats. En France, Société Générale SFH avait émis des obligations sécurisées sur Ethereum dès 2019, et continue les développements sur ce réseau aujourd’hui.

On peut donc véritablement affirmer qu’Ethereum représente une nouvelle génération d’actifs numériques sur Blockchain. Au-delà de la conservation et de la sécurisation, le réseau permet la construction de services élaborés, qui auront de plus en plus vocation à interagir avec les projets et les entreprises de la finance traditionnelle. Avec des cas d’usage beaucoup plus étendus que ceux de Bitcoin, le projet bénéficie d’un fort potentiel de développement pour 2021.