S&P Global Ratings a déclaré aujourd'hui que, malgré l'impasse politique reflétant le rejet du budget 2019 et l'annonce ultérieure d'élections anticipées, l'économie espagnole se porte bien. Cependant, des divisions à travers le paysage politique pourraient peser sur la performance économique à moyen et long terme. Les notes attribuées à l’Espagne (non sollicitées; A- / Positif / A-2) ne seront probablement pas immédiatement affectées par les récents événements politiques.

Après le refus du Parlement d'approuver le budget 2019 de l'Espagne, le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé que des élections anticipées auraient lieu le 28 avril. Compte tenu du paysage politique incohérent de l'Espagne, nous ne pensons pas que des élections anticipées donneront un mandat effectif au prochain gouvernement. Nous pensons donc qu'il est peu probable que les problèmes économiques rencontrés par l'Espagne, notamment un taux de chômage structurel élevé et un déficit substantiel en matière de sécurité sociale, soient résolus à court terme.

Néanmoins, ces divisions politiques n'ont pas ralenti les performances économiques de l'Espagne. Malgré quelques signes de décélération de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux, l’économie espagnole se porte bien et, si nous nous attendons à ce qu’elle ralentisse, elle devrait néanmoins afficher des taux de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro au cours des trois prochaines années. La solide performance économique de l'Espagne reflète les gains de compétitivité durement acquis, notamment grâce aux réformes de la main-d'œuvre de 2012. Cela explique pourquoi, malgré la demande intérieure en hausse depuis 2015, l'Espagne affiche des excédents du compte courant et du compte de capital depuis 2013.

La possibilité d'une coalition gouvernementale faible soulève des questions sur le rythme de l'assainissement budgétaire futur. Nous prévoyons que cela sera lent au cours des prochaines années, notamment en l'absence d'une approche politique plus résolue pour remédier au déficit important et politiquement sensible du système de sécurité sociale.

À court terme, nous estimons que les augmentations prévues par la loi des pensions et des salaires du secteur public, ainsi que la non-application de certaines mesures d'augmentation des revenus, vont probablement compenser ce qui aurait autrement été un gouffre budgétaire à la suite du rejet du budget de 2019 et des retards correspondants. dans l'investissement public au niveau de l'état.

Bien que les divisions politiques n'affectent pas de manière significative les perspectives économiques à court terme, l'incapacité cumulée des autorités à relever les défis en suspens de l'économie pourrait peser sur les performances économiques à moyen et à long terme.