Le nouveau chapitre du programme tarifaire du président Trump a été écrit. Au cours du week-end, il a imposé des droits de douane de 25% sur tous les produits en aluminium et en acier. Ce chapitre ressemble étrangement à un remake du printemps 2018, lorsque des mesures similaires avaient été introduites pour des raisons de sécurité nationale, même si c’était à un taux inférieur de seulement 10% pour l'aluminium. Alors que les droits de douane étaient censés être généralisés à l'époque, des exceptions avaient été accordées à certains pays, tandis que d'autres ont accepté des quotas. On ne sait pas encore dans quelle mesure les nouveaux droits de douane remplaceront ou compléteront les anciens.

La situation de l'offre d'aluminium et d'acier aux Etats-Unis est assez différente. Pour l'aluminium, les Etats-Unis dépendent fortement des importations, provenant principalement du Canada. La chaîne de valeur de l'aluminium en Amérique du Nord est fortement intégrée: une grande partie de la fonte et de la production de métal en amont a lieu au Canada en raison de l'abondance de l'énergie, puis la transformation et la fabrication ont lieu aux Etats-Unis.

L'objectif de Trump, dès sa première présidence, de relancer les industries de l'aluminium et de l'acier ne s'est pas concrétisé.

En ce qui concerne l'acier, les Etats-Unis sont moins dépendants des importations, car la production nationale est restée solide au cours de la dernière décennie. Cela dit, l'objectif de Trump, dès sa première présidence, de relancer les industries de l'aluminium et de l'acier ne s'est pas concrétisé. Depuis, les défis sur les marchés mondiaux se sont multipliés, principalement en raison de la surproduction chinoise et d'une vague d'exportations qui a touché plusieurs pays.

De manière générale, les droits de douane devraient avoir un effet inflationniste aux Etats-Unis et déflationniste à l'étranger. Les primes de prix américains augmenteront, incitant la production intérieure, principalement par le biais du redémarrage des capacités mises en veille. A moins que le Canada ne soit exempté, l'impact sur les prix de l'aluminium aux Etats-Unis devrait être plus important que sur ceux de l'acier, compte tenu de la dépendance beaucoup plus grande à l'égard des importations. Entre-temps, les exportateurs vers les Etats-Unis devront trouver d’autres acheteurs, en proposant leur métal à un prix inférieur à celui du marché.