Des perspectives prometteuses en Europe

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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Le climat des affaires explose déjà en Europe alors que les déconfinements commencent. De leur côté, les matières premières industrielles s'emballent.

Décollage du climat économique en zone euro

Si le PIB de la zone euro a légèrement rebaissé au T1 (-0.6%) face aux restrictions mises en place pour juguler la très forte vague épidémique de l’hiver, les perspectives pour les trimestres à venir se sont considérablement éclaircies. Avant même l’annonce des programmes de déconfinements nationaux, le climat économique s’est vivement redressé au mois d’avril. Il devrait continuer à progresser en mai et juin, surtout dans les services grâce à la levée prévue des restrictions dans la distribution, la restauration, les loisirs et le tourisme. La nette accélération de la vaccination en Europe permet de ce point de vue un certain optimisme. 


 
Source: Dorval AM

 

Vers des taux Bund à nouveau positifs?

Ces indicateurs positifs ont contribué à faire remonter le taux de change de l’euro ainsi que les taux d’intérêt à long terme. Le rendement des obligations allemandes à dix ans a ainsi atteint -0,20%, son plus haut niveau depuis début 2020. Le redressement des courbes de taux en Europe pourrait se poursuivre, surtout si les derniers blocages politiques sur le plan d’investissement européen sont levés, ce qui donnerait une visibilité bienvenue. Comme c’est le cas aux Etats-Unis, cette hausse des taux à long terme devrait être bien prise par les investisseurs car elle témoignerait avant tout d’une confiance dans la soutenabilité de la reprise. Elle aurait de plus des effets positifs pour le secteur bancaire.

Les matières premières boostées par la reprise et les «green deals»

La flambée des prix des matières premières pourrait aussi peser en faveur de la poursuite de la hausse des taux à long terme. Cette flambée est due à la fois à la très forte reprise en cours dans l’industrie et la construction, mais aussi à la transition énergétique et aux plans d’investissements verts. La transition rapide vers l’économie verte, dont l’électrification des transports, est en effet très gourmande en cuivre, cobalt, métaux légers, etc. Ce surcroît de demande est souvent comparé à ce qui s’était produit lors de l’émergence de la Chine dans les années 2002-2011. Notons cependant que rien ne permet d’affirmer que cette hausse des prix des matières premières se traduira par une accélération significative des indices de prix à la consommation. Cet effet dit «de second tour» n’avait d’ailleurs été que très peu perceptible lors du précédent boom des années 2000.

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