
Les éléments de langage distillés par Donald Trump rythment l’action des prix sur les marchés financiers mais la tendance favorable aux actifs risqués perdure grâce à la baisse du dollar (proche d’1,05 dollars) et du pétrole revenu sous les 80 dollars le baril. Les marchés d’actions pointent à la hausse avec un rebond du luxe en Europe. Contrairement à août dernier, la Banque du Japon a relevé son taux sans faire dérailler le Nikkei. Les taux longs se sont stabilisés autour de 4,60% sur le T-note et 2,50% sur le Bund. Le crédit continue de surperformer, notamment le high yield aux Etats-Unis.
Marchés résilients malgré les défis économiques
Le PIB américain du quatrième trimestre sera dévoilé au lendemain de la réunion du FOMC. La croissance a probablement été supérieure à 2% sur les trois derniers mois de l’année. La crainte des tarifs douaniers a stimulé la consommation privée et les importations, de sorte que la contribution du solde extérieur sera négative. L’épée de Damoclès des tarifs douaniers pourrait s’abattre dès le 1er février. Le logement subit aussi les taux hypothécaires élevés à contre-courant de l’allègement de 100pb des Fed funds depuis septembre. L’investissement productif décélère. Dans ce contexte, la Fed hésitera à poursuivre sa série de baisses des taux malgré les pressions renouvelées de Donald Trump. L’arrêt du resserrement monétaire, qui peut se substituer aux réductions de taux, devrait être annoncé au plus tard en mars. La Banque Centrale Européenne semble ignorer les tensions intérieures sur les prix des services (4%). La Banque poursuivra probablement l’allègement à hauteur de 25pb à chaque réunion jusqu’en avril. La croissance de la zone euro s’est réduite au quatrième trimestre. L’Allemagne a terminé l’année 2024 en contraction. Une reprise semble conditionnée à un plan de stimulus budgétaire après les élections de février. Au Japon, l’inflation se pérennise autorisant la Banque centrale à relever son taux à 0,50%. Les prévisions d’inflation à 2,4% l’an prochain laissent envisager d’autres relèvements.
L’environnement de marché reste favorable aux actifs risqués, d’autant que les taux à long terme se sont stabilisés juste au-dessus de 4,60% pour le 10 ans américain. Les rendements réels sont pourtant au plus haut depuis la crise financière de 2008 (au-delà de 2,20% à 10 ans). Le sentiment des investisseurs est acheteur sur le T-note sur les niveaux actuels selon l’enquête de JP Morgan. Le Bund évolue au-dessus du seuil de 2,50% et du taux swap. L’inversion de la courbe de swap spreads reste significative sur les maturités les plus longues (-45pb sur le Buxl) et témoigne des craintes sur l’équilibre des finances publiques à long terme. Toutefois, les spreads souverains contre Bund se réduisent. Les spreads de crédit IG (86bp contre swap) se resserrent de 5pb en 2025, la demande de crédit restant nettement supérieure aux émissions nettes qui décélèrent désormais. Le high yield (303 pb contre swap) est stable en zone euro. Aux Etats-Unis, le high yield poursuit sa surperformance. Le S&P 500 s’échange sur des sommets historiques grâce aux bons résultats des banques notamment. Le luxe et les financières portent les indices européens qui s’inscrivent en hausse de 6,5% depuis le début de l’année.