Croissance en zone euro: quelques signes encourageants

William De Vijlder, BNP Paribas

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Les indicateurs sont encourageants mais il serait toutefois prématuré de conclure à une fin prochaine du ralentissement de la croissance.

Après la douche froide des indices flash des directeurs d’achat de la semaine dernière, les données publiées sur la zone euro au mois de mars étaient très attendues. Lorsque les chiffres ont déçu plusieurs mois d’affilée, l’impatience de découvrir le moindre signe prometteur devient disproportionnée : la question est en effet de savoir si la (longue) période de morosité s’achève ou si le moment est venu de jeter l’éponge.

À en juger par les enquêtes IFO de cette semaine, en Allemagne la situation demeure très contrastée. Après six replis successifs, le climat économique global s’est amélioré et ce, en dépit du ralentissement persistant de l’industrie manufacturière. De nouveau, l’incertitude progresse parmi les chefs d’entreprises; les anticipations à l’exportation ont considérablement reculé, quoiqu’avec des différences notables d’un secteur à l’autre (morosité dans l’industrie automobile et la métallurgie, optimisme dans la chimie et l’industrie électrique). Un autre indicateur publié cette semaine, le baromètre IFO pour l’emploi, signale une détérioration dans le secteur manufacturier tandis que les services continuent de recruter. 

En France, la situation se stabilise, voire même progresse légèrement. D’après l’Insee, le climat des affaires et l’environnement du marché du travail affichent un léger mieux. Les services et le secteur du bâtiment ont été stables et l’industrie manufacturière quasiment inchangée. La confiance des ménages a rebondi. Dans l’ensemble, ces données indiquent une stabilisation de l’environnement en France que confirme l’indice ESI de la Commission européenne, en moyenne pondérée de la confiance, dans l’industrie (40%), les services (30%), la distribution au détail (5%), le secteur de la construction (5%) et de la confiance des ménages (20%). L’indice ESI pour la France est resté essentiellement inchangé depuis décembre dernier alors qu’il a progressé en Belgique et, ce mois-ci, en Espagne. Les données pour les autres pays continuent de reculer (Allemagne, Italie, Autriche, Portugal, Finlande) et cela vaut également pour la zone euro dans son ensemble.

Signe que le ralentissement est général, la dégradation de la confiance dans l’industrie manufacturière touche, depuis le début de l’année, environ 80% des pays de la zone euro et dans les services, près de 70%. La confiance parmi les ménages ainsi que dans la distribution au détail et la construction est plus résiliente, avec respectivement 58%, 63% et 53% des pays enregistrant un fléchissement. Un ralentissement généralisé est plus susceptible de s’autorenforcer par effet de contagion d’un pays et d’un secteur à l’autre. Les données du mois d’avril seront donc attendues, semble-t-il, avec plus d’impatience encore que celles du mois de mars.


 

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