Contre toute attente

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

1 minute de lecture

De nouveaux signes sont venus confirmer le regain de santé de l’économie américaine.

L’adoption d'un plan de relance de 1’900 milliards de dollars par le Congrès américain la semaine dernière est un gage de la crédibilité diplomatique de Joe Biden, acquise au fil de sa longue expérience dans les coulisses du pouvoir. De nouveaux signes sont venus confirmer le regain de santé de l’économie américaine, comme en atteste la difficulté des petites et moyennes entreprises à pourvoir des emplois. L’indice de la confiance des ménages de l’université de Michigan est également ressorti à un niveau nettement supérieur aux attentes. Dans la foulée, les taux obligataires ont poursuivi leur hausse pour s’ancrer fermement au-dessus de 1,6%. La Réserve fédérale se réunira cette semaine. Quand bien même nous n’escomptons aucune nouvelle mesure de sa part, nous surveillerons de près les prévisions de ses membres (exprimées dans le «dot plot») sur le timing et ampleur des premières hausses de taux. Compte tenu de l’écart entre ces prévisions et celles du marché, nous pensons que la Fed restera accommodante. Nous sous-pondérons les obligations souveraines et privilégions la duration courte.

Nous surpondérons les hedge funds
dans une optique de diversification des portefeuilles.

Au Congrès national du peuple, les leaders chinois se sont engagés sur un objectif de croissance 2021 qui privilège la qualité sur la quantité. Nous devrions assister, en 2021 et au cours des cinq prochaines années, à une normalisation de la politique macroéconomique chinoise, qui devrait faire la part belle à l’innovation et la neutralité carbone. Des responsables politiques américains et chinois s’entretiendront cette semaine en Alaska à l’occasion de ce qui sera la première grande rencontre depuis la prise de fonction de Biden. Cela devrait fixer le ton des relations qu’entretiendront les deux plus grandes puissances économiques mondiales. Nous pensons que les droits de douane resteront de vigueur. 

La Banque centrale européenne s’est engagée à accélérer le rythme de ses achats d’obligations au cours des trois prochains moins. L’objectif est de soutenir la reprise économique de la zone euro et de contenir la hausse des taux réels. La BCE a toutefois ajusté sa rhétorique et parle désormais de risques «pondérés» et non plus «négatifs» sur la croissance. En Allemagne, le parti d’Angela Merkel, l’union chrétienne-démocrate, a essuyé une défaite cuisante dimanche lors de deux élections régionales, dans une année cruciale au cours de laquelle aura également lieu un scrutin national. Les chiffres relatifs au commerce entre l’Europe et le Royaume-Uni se sont révélés nettement plus faibles que prévu en janvier. Nous surveillerons l’évolution de la situation pour savoir si la chute de 40% dans les exportations britanniques vers l’Union européenne est due à la décision de concentrer toutes les commandes avant l’entrée en vigueur du Brexit ou si elle marque le début d’une tendance de fond. Sur les marchés, la corrélation positive à 30 jours entre les actions et les obligations affiche désormais un niveau supérieur à celui atteint lors du «taper tantrum» de 2013, ce qui signifie que les obligations ont perdu leur effet de diversification. Nous surpondérons les hedge funds dans une optique de diversification des portefeuilles.

A lire aussi...