Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Jeffrey Hochegger, Raiffeisen Suisse

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Le moral des investisseurs demeure bon, mais s’effrite. Les bonnes nouvelles des entreprises sont de plus en plus remises en question et en cas de déception, ces dernières se voient sanctionner. Le secteur industriel américain apporte, en revanche, une lueur d’espoir.

La Bourse suisse timidement favorable

Même si le SMI a majoritairement fait du surplace cette semaine, il a été accompagné d’un sentiment général favorable. Les valeurs pharmaceutiques de Lonza, Novartis et Roche ont profité au marché des actions helvète. UBS a aussi été sous les feux de la rampe (cf. graphique de la semaine). Son bon résultat annuel fut assombri par la menace d’une réglementation plus stricte en matière de fonds propres. Le groupe industriel ABB a annoncé un nouveau programme de rachat d’actions d’USD 1,5 milliard, mais ses actions n’ont pas rebondi par la suite. Le fabricant de systèmes de fermeture Dormakaba a publié de bonnes nouvelles, avec un avertissement positif sur ses bénéfices pour le semestre de l’exercice 2024–2025 qui s’est achevé fin décembre. Son résultat d’exploitation et son bénéfice ont pu être sensiblement augmentés grâce, entre autres, à la baisse des frais de restructuration et à la vente du site à Montréal. Les résultats du groupe industriel Dätwyler ont été moins réjouissants. Les coûts de restructuration et la faiblesse de la demande pèsent sur ses activités. Pour améliorer son efficacité, le groupe de cryptage Kudelski entend supprimer env. 160 d’emplois dont jusqu’à 45 en Suisse.

Julius Baer veut gagner en efficacité

Le résultat annuel de la banque privée a dépassé les prévisions des analystes. Après la dépréciation de plus de 600 millions de francs en 2023 due à sa participation dans le groupe Signa, en faillite, appartenant à l’investisseur immobilier autrichien René Benko, l’établissement semble s’être ressaisi. Mais le nouveau CEO, Stefan Bollinger, souhaite aller plus loin. Un programme d’efficacité et de réduction des coûts doit permettre d’économiser 110 millions de francs. Ces mesures entraîneront la suppression de 400 emplois. L’avenir nous dira si cela lui apportera le succès escompté. Les investisseurs sont sceptiques. Le cours des actions a chuté de 12,7% le jour de la publication.

Alphabet progresse fortement et déçoit malgré tout

La maison mère de Google est une machine à cash, au vu des chiffres clés du groupe. Son chiffre d’affaires total a grimpé de 12% à USD 96,5 milliards au trimestre écoulé, son bénéfice de plus de 28% à 26,5 milliards. Parmi les moteurs de la croissance figure l’activité cloud, dont le chiffre d’affaires a progressé de 30% passant à USD 12,0 milliards. Les analystes s’attendaient toutefois à 12,2 milliards, raison pour laquelle les actions ont été sanctionnées en Bourse.

L’or brille toujours en 2025

Cette année encore, le métal précieux jaune ne connaît qu’une seule direction. Depuis le début de l’année, il s’est apprécié de 9% et a atteint cette semaine un niveau record d’USD 2’882 l’once, qui est dû à des achats effectués en Asie. En Inde et en Chine notamment, la demande a fortement augmenté, aussi bien comme instrument d’investissement que par les banques centrales. Mais l’évolution du cours exprime aussi
l’incertitude, car l’or est réputé valeur refuge qui préserve sa valeur.

Lueur d’espoir dans le secteur industriel américain

L’évolution du PMI de l’industrie américaine est porteuse d’espoir. En janvier, il a grimpé de 1,7 point à 50,9 et s’inscrit, pour la première fois depuis octobre 2022, dans la zone d’expansion au-dessus de 50. Les données sont réputées important indicateur avancé de l’industrie. Reste à voir s’il s’agit d’un feu de paille en aval des élections américaines ou si l’indicateur se maintiendra en mode expansion, le mois prochain.

L’économie chinoise ne décolle pas et a du fil à retordre

Les raisons en sont les droits de douane à l’importation imposés par les Etats-Unis et l’évolution fléchissante des indices des directeurs d’achat qui ont reculé en janvier, tant pour le secteur de l’industrie que pour celui des services, mais se situent encore au-dessus du seuil de croissance de 50 points.

Graphique de la semaine

Les comptes annuels d’UBS parlent d’eux-mêmes: la grande banque suisse se porte bien. Le résultat a dépassé les attentes des analystes et l’intégration de Credit Suisse, accompagnée d’économies de coûts, progresse. Les actionnaires seront récompensés par un dividende plus élevé et un programme de rachat d’actions généreux. Malgré des prises de bénéfices après l’annonce des résultats, le cours des actions a quadruplé ces cinq dernières années. Et pourtant, il reste une ombre au tableau. A long terme, les titres sont à la traîne du marché suisse élargi (SPI), qui a récemment atteint un niveau record.

GROS PLAN

Evolution positive chez Spotify

En 2024, ce service de streaming a, pour la première fois, réalisé un bénéfice à chaque trimestre: un jalon pour l’entreprise fondée en 2008.

LE PROGRAMME

Nestlé en ligne de mire

Le 13 février, le groupe alimentaire publiera ses résultats pour 2024. Ses actions ont, en raison de leur forte pondération dans l’indice, le potentiel d’influencer de manière déterminante l’évolution de la Bourse helvète.

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