Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le T1 a été nettement réjouissant pour les investisseurs. Les perspectives restent toutefois troubles d’un point de vue fondamental. Or, les statistiques favorisent les optimistes.

Premier trimestre record. Les investisseurs ont raison de se réjouir ces 3 derniers mois: en effet, toutes les catégories de placement sont dans le vert. Par ailleurs, ils pouvaient générer des bénéfices aux deux bouts de l’éventail de risques, tant avec les placements dans les matières premières (+30% pour le prix du pétrole), qu’avec les obligations d’Etat, jugées «ennuyeuses». Le virage de la Fed à 180 degrés a été la raison principale des signes avant-coureurs positifs. En effet, alors qu’en automne dernier, elle prévoyait encore deux hausses de taux pour 2019, il n’en était plus question dès janvier. Aux yeux du marché financier, il est fort probable que les taux d’intérêt baissent, en raison de ce changement d’état d’esprit.

La BCE, la BNS et une majeure partie des autres banques centrales ont suivi le pas de la Fed et repoussé la date de la normalisation de leur politique monétaire, engendrant une forte dynamique, qui a soutenu les cours des marchés des actions. Les titres US ont réalisé le meilleur premier trimestre depuis 1998 (plus 14%), tandis que le SPI a récemment affiché de nouveaux records historiques. Si jusqu’ici, tout va bien, quelles sont, en revanche, les perspectives pour le reste de l’année?

Il n’y a aucune raison d’être très optimiste, du seul point de vue de l’analyse fondamentale. Certes, les tendances de relance en Chine suscitent l’espoir – bien que fragile – que la croissance atteindra un plancher en milieu d’année. Entretemps, les bénéfices des entreprises devraient stagner en 2019 et ne donner aucune impulsion positive. Or, le moral des investisseurs est un point positif pour le marché haussier des actions, car celui-ci n’a pas (encore) surchauffé jusqu’ici. L’évolution encourageante des actions défensives, seules des entrées timides dans les fonds en actions et des investisseurs institutionnels ne détenant qu’une faible quote-part en actions reflètent la retenue.

Par ailleurs, les statistiques favorisent les optimistes: en effet, aux USA, de nouvelles progressions ont suivi les forts gains de cours au T1 (10% et plus) ces 60 dernières années dans neuf cas sur dix, ce qui représenteune médiane de 8%. Seule exception: 1987, l’année peu glorieuse du krach. Selon une autre statistique, la cotation des actions US était toujours plus élevée, six, respectivement douze, mois plus tard, après les gains de cours de janvier, février et mars – comme cette année. Malgré l’interprétation constructive que l’on peut donner à cette leçon d’histoire boursière, il faut néanmoins s’attendre à des revers dans ce scénario positif. Les cas décrits ont affiché, en moyenne, des corrections de 9% sur l’année. La volatilité devrait donc bientôt augmenter de nouveau. Il est donc indispensable de gérer activement son portefeuille de manière tactique.

Evolution à la Bourse suisse. Les indices de la Bourse suisse connaîtront quelques changements la semaine prochaine. Le 9 avril, Alcon, la division ophtalmologique qui a été séparée de Novartis, fera son entrée dans les 20 plus grandes actions suisses. Dès mercredi, Julius Baer – futur numéro 21 – ne figurera donc plus dans le SMI, mais dans le segment des actions à moyenne capitalisation (SMIM). On y retrouve à l’autre bout les valeurs d’Aryzta, groupe de boulangeries, en fin de liste. Dufry, la chaîne de duty free, quittera le SLI. Enfin, Adecco et Meyer Burger cèdent une place chacune dans le SPI Large, respectivement le SPI Mid. Ce va-et-vient entre les différents indices risque de provoquer quelques mouvements erratiques descours ces prochaines semaines. Car les fonds en actions et les ETF devront rapidement prendre en compte les ajustements – plus ou moins pendant la nuit – et donc adapter la pondération d’autres titres, dont certains moins liquides.

Graphique de la semaine

En Chine, les indices des directeurs d’achat confirment la tendance d’un atterrissage en douceur cette semaine. Or, le moral est à nouveau en baisse en Europe. Dans l’ensemble, l’économie mondiale devrait atteindre le fond en milieu d’année.

GROS PLAN

D’énormes profits pétroliers. D’habitude bien gardés, Saudi Aramco, la plus grande entreprise pétrolière au monde, a publié pour la première fois ses résultats financiers: elle a généré un bénéfice de 111 milliards de dollars US en 2018, soit près du double d’Apple, voire le quintuple du concurrent Royal Dutch Shell.

LE PROGRAMME

Nouvelle tentative pour le «Brexit». Le prochain rendez-vous potentiel du «Brexit» sera déjà le vendredi prochain (12 avril). Il est improbable, là encore, qu’il entre en vigueur, le Parlement britannique s’étant déjà prononcé contre une sortie de l’UE sans accord. La date limite devrait être repoussée une fois de plus. La situation risque de se compliquer davantage avec les élections parlementaires européennes de mai prochain.

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