Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le gouvernement britannique n'a toujours pas avancé, suite à une semaine «Brexit» agitée. La situation ne sera pas moins tendue, malgré le report.

La décision du «Brexit» est repoussée une nouvelle fois. «Kicking the can down the road» – une fois de plus, le premier ministre britannique Theresa May a repoussé le dossier du Brexit, tout en perdant du temps précieux. Il n'y a guère de solution rapide à l'horizon, après cette semaine agitée. Bien au contraire: May n'a pas avancé d'un seul pas.

Elle pouvait encore brièvement espérer que la Chambre des communes adopte l'accord avec l'Union européenne (UE) en début de semaine, à la deuxième tentative. En effet, lundi soir, elle avait réussi à négocier quelques ajouts dans l'accord, lors d'une séance organisée à la hâte avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. Or, ce qu'elle a présenté au Parlement mardi, n'était en fin de compte que la même Jeannette, autrement coiffée et, tout au plus, un ajustement dans le détail. Tout espoir d'un vote en faveur du Brexit au Parlement s'était ensuite envolé au moment où Geoffrey Cox, le premier conseiller juridique du Gouvernement, avait présenté ses doutes à propos des accords supplémentaires May a ainsi vécu une nouvelle défaite (391 voix contre, 242 voix pour), bien que moins violente que celle de janvier.

Sans grande surprise, très peu de parlementaires voulaient se hasarder à une sortie sans aucun accord, mercredi,et ont clairement rejeté un «No Deal Brexit» May a ensuite annoncé qu'elle soumettrait son projet au Parlement pour la troisième fois la semaine prochaine. Enfin, jeudi, lors du dernier vote, de ce long marathon, le Parlement a clairement approuvé la question relative à la sortie de l'UE. Cette dernière avait, à son tour déjà, signalé son accord enversle report de la date de sortie, mais s'attend à ce que les Britanniques annoncent clairement ce qu'ils entendent faire du temps additionnel.

Difficile d'imaginer Theresa May fournir des réponses claires à ce sujet la semaine prochaine lors du sommet de l'UE. Au contraire, la situation devrait rester confuse, sachant que de nombreux scénarios circulent quant à la suite des événements. Ainsi, il est ques-tion d'une démission de May, en passant par de nouvelles élections et un «Softer Brexit» avec le maintien dans le marché intérieur de l'UE. Et plus le temps passe, plus un deuxième référendum – la seule possibilité pour les Britanniques d'éviter la sortie de l'UE, outre leur très improbable annulation unilatérale de l'article 50 (sortie du «Brexit») – pourrait devenir réalité. Il aurait également plus de chances d'aboutir.

Mais peu importe si la politique britannique réussit à se ressaisir, les tractations chao-tiques de ces derniers 33 mois ontcausé d'importantsdommages économiques. Selon les estimations de la Bank of England, l'économie a perdu environ 2% de sa production depuis juin 2016. Le moral des dirigeants d'entreprises est au plus bas depuis 7 ans, et la disposition à investir est en berne. Plus de 250 entreprises de la finance déménageront partiellement ou en totalité sur le continent européen et délocaliseront ainsi des milliers d'emplois. La situation est similaire dans d'autres branches.Honda ferme sa seule usine en Grande-Bretagne, Panasonic et Sony délocalisent également leurs quartiers généraux européens. Le marché du logement a vu ses plus beaux jours passer, et le marché de l'emploi toussote, lui aussi. Face à cette évolution, la BoE ne devrait pas augmenter ses taux jusqu'à nouvel ordre.

Graphique de la semaine

Le nouvel avion de Boeing, le 737 Max, est cloué au sol, après un second écrasement en cinq mois. L'action a réagi en baissant fortement. La valeur boursière de Boeing est toujours environ deux fois celle de son rival, Airbus.

GROS PLAN

La société suisse medtech entre en bourse. Spécialisée dans les prothèses du genou et de la hanche, l'entreprise tessinoise Medacta affiche un taux de croissance à deux chiffres. L'objectif de l'entrée en bourse, prévue au T2, est d'améliorer le degré de notoriété et de permettre à l'entreprise de croître davantage.

LE PROGRAMME

Evaluation BNS de la politique monétaire. La Banque nationale suisse devrait emprunter un ton prudent la semaine prochaine. La BNS ne peut faire autrement qu'adopter un ton attentiste, après le report de la BCE d'augmenter ses taux, tout comme le mode «pause» de la Fed aux Etats-Unis.

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