Comment investir dans l’art contemporain

Salima Barragan

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Partie 1. L’indice Artprice des prix de l’art contemporain a progressé de 5% sur le premier semestre.

Jeff Koons et son «Rabbit», œuvre adjugée à 91 millions de dollars. ©Keystone

Contrairement aux marchés boursiers, 2018 fut une année excellente pour celui de l’art qui poursuit une dynamique ascendante depuis la grande crise financière de 2008. Selon une étude réalisée en partenariat par Art Basel et UBS*, les ventes mondiales ont atteint 67,4 milliards de dollars américains. La multiplication par quatre des milliardaires en moins de vingt ans, notamment en Asie et au Moyen-Orient, explique cet engouement pour les œuvres d’art.

Certaines œuvres d’artistes contemporains
devenus incontournables ont atteint des prix records.

Pour le néophyte, investir dans l’art contemporain est une entreprise périlleuse. Dans cette série, Allnews s’intéresse à ce marché en tant que classe d’actifs alternatifs et, dans une deuxième partie, donnera quelques clefs pour débuter ses investissements, même sans le budget d’un milliardaire. 

Des transactions records

Pop Art, Post Pop Art, Neo Post Art, Street Art, arts optiques, photos et vidéos contemporaines, l’art contemporain (qui regroupe les oeuvres nées après la seconde guerre mondiale et succède à l’art moderne), est un marché dynamique en créations et échanges. Selon le leader mondial des cotations dans le monde de l’art Artprice, les prix de l’art contemporain sur le marché secondaire, c’est-à-dire essentiellement les ventes aux enchères, affichent une hausse de 5% sur le premier semestre, ce que la société française attribue à une diminution des biens offerts. Pour preuve, certaines œuvres d’artistes devenus incontournables ont atteint des prix records. En 2017, une œuvre sans titre de Jean-Michel Basquiat, un peintre pionnier de la mouvance «underground», décédé en 1988 à l’âge de 27 ans, a été vendue à 110,5 millions de dollars américains à New York par la maison de ventes Sotheby’s. L’œuvre intitulée «Rabbit» de Jeff Koons a atteint 91 millions de dollars, soit le montant le plus élevé jamais enregistré car 16,5 milliards de dollars ont été déboursés pour des acquisitions d'oeuvre d'un artiste vivant.

La génération des millénials se tournent principalement
vers les ventes en ligne des sites spécialisés.

A titre de comparaison, la toile la plus chère au monde, le Salvator Mundi peinte par Léonard de Vinci en 1500, a été acquise pour 540 millions de dollars par Mohammed ben Salmane le prince héritier d’Arabie Saoudite lors d’une vente chez Christie’s à New-York en 2015. 

Un marché segmenté d’artistes cotés

Rétrospectivement, l’indice Artprice des prix de l’art contemporain (du marché secondaire), a progressé de 18,5% pour 2018. De son côté, UBS estime le chiffre d’affaire global (tous marchés confondus) à 67,5 milliards, soit une augmentation de 6% sur un an. Près de 16,5 milliards de dollars ont été déboursé pour des acquisitions dans des foires d’art, particulièrement prisées en Asie par les collectionneurs de Singapour et Hong Kong. Enfin, les ventes du marché primaire, qui comprend les marchands, courtiers et galeristes, ont progressé de 7% pour atteindre un volume de 35,9 milliards de dollars. Au palmarès des œuvres les plus chères, nous retrouvons les artistes Pop Art au bénéfice des meilleures cotes dont «le portrait de Mao» de Andy Warhol (vendue à 12,7 millions de dollars US à Hong Kong) ou encore «Nurse», de Roy Lichtenstein (acquise pour 95,4 millions de dollars US à New York). 

Les amateurs d’art au budget plus modeste, en particulier la génération des millénials, se tournent principalement vers les ventes en ligne des sites spécialisés. Près de 6 milliards de ventes ont ainsi été effectuées via internet (soit 9% des ventes globales) qui porte principalement sur les pièces à moins de 5’000 dollars US. 

Dans une deuxième partie, Allnews donnera quelques pistes pour débuter ses investissements dans le marché de l’art contemporain.

* Art Basel and UBS Global Art Market 2019 Report