Il est généralement reconnu que l'allocation d'une partie de son portefeuille aux marchés privés permet d'en optimiser le rapport risque-rendement. Bien que les actifs sous gestion des investisseurs individuels soient presque à parité avec ceux des investisseurs institutionnels, les actifs en marchés privés détenus par les institutionnels sont cinq fois supérieurs (source : Bain & Company, Schroders Capital, 2024). Cette disparité s'explique par des barrières historiques, telles que des seuils d’investissement élevés et des conditions de liquidité strictes nécessitant un horizon de long terme.
Historiquement élevées, ces barrières s’amenuisent au fil du temps grâce à des véhicules d’investissement plus flexibles comme les structures semi-liquides (également appelées evergreen). Ils rendent les marchés privés plus accessibles. Bien que lancés au début des années 2000, c’est depuis 2018 qu'ils gagnent en popularité. Avec l'accroissement de l’intérêt des investisseurs privés (et aussi de certains institutionnels) pour les marchés privés, l’offre en fonds semi-liquides s'est élargie, atteignant 350 milliards de dollars d'actifs à fin 2023 selon Preqin.
Outre l'option de liquidité accrue (généralement mensuelle ou trimestrielle) et des minimums d’investissement plus modestes (à partir de 10'000 francs), les structures semi-liquides présentent d’autres avantages (souvent sous-estimés) par rapport aux fonds d’actifs privés traditionnels en format de fonds fermé.
La transparence est un autre atout majeur des structures semi-liquides.
Premièrement, ces véhicules sont particulièrement propices à la diversification. Ils permettent une diversification des millésimes grâce à un investissement continu (à la fois réinvestissements des flux de capitaux provenant des investissements et déploiement des flux d’investisseurs entrant dans le fond dans de nouveaux investissements) à travers différentes périodes, évitant ainsi la concentration sur une seule période économique. De plus, les structures semi-liquides accordent généralement aux gestionnaires une plus grande latitude pour investir dans des actifs avec des durées de détentions plus ou moins longues.
Ensuite, la transparence est un autre atout majeur des structures semi-liquides. Elles ont souvent des exigences de divulgation et de gouvernance plus strictes que les fonds traditionnels en investissements privés. Cela se traduit par une meilleure visibilité pour les investisseurs, qui bénéficient de rapports de gestion réguliers et de la publication fréquente de la valeur nette d’inventaire (NAV).
Du point de vue opérationnel, les structures semi-liquides offrent une gestion simplifiée. Contrairement aux fonds traditionnels fermés qui nécessitent des appels de capital successifs, les structures semi-liquides permettent un investissement en une seule fois via un code ISIN, rendant le processus d’investissement beaucoup plus fluide. Ce déploiement de capital immédiat dans un portefeuille d’actifs existant permet par ailleurs aux structures semi-liquides de ne pas subir les effets négatifs de la courbe en J.
Les structures semi-liquides constituent une bonne alternative pour accéder aux marchés privés et optimiser le profil rendement-risque de son portefeuille. Bien entendu, les structures semi-liquides comportent également des risques à ne pas négliger. Dans ce contexte, confier son capital à des acteurs établis sur le marché, et disposant du savoir-faire nécessaire, notamment en termes de gestion de la liquidité, est crucial.
Il est clair que les structures semi-liquides jouent un rôle clé dans la démocratisation des marchés privés, offrant aux investisseurs individuels des opportunités auparavant inaccessibles. Elles représentent une innovation majeure, rendant les marchés privés plus accessibles et attrayants pour une nouvelle génération d'investisseurs.