Au cours des prochaines décennies, la viande cultivée et les autres protéines alternatives devraient prendre une part de marché importante à l'industrie conventionnelle de la viande et des fruits de mer, qui pèse 1,7 billion de dollars. En effet, cette évolution atténuera la déforestation associée à l'agriculture, la perte de biodiversité, la résistance aux antibiotiques, les épidémies de zoonoses et l'abattage industriel des animaux.
La viande cultivée, lorsqu'elle est produite à l'aide d'énergies renouvelables, peut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 92% et l'utilisation des terres de 90% par rapport à la viande bovine, selon une étude. Dans un sondage réalisé en 2022, 28% des personnes interrogées sur leur volonté de remplacer la viande rouge par un substitut cultivé en laboratoire ont déclaré qu'elles seraient prêtes à le faire, tandis que 44% ont indiqué qu'elles ne le feraient pas, le reste étant indécis. Tous ces éléments indiquent une augmentation de la demande.
Les consommateurs modifient déjà leur comportement à la recherche d'aliments plus sains et plus respectueux de l'environnement.
Les consommateurs changent de comportement
Globalement, la faim reste un problème majeur. En effet, l'hémisphère sud connaît d'importantes pénuries alimentaires qui entraînent une hausse des prix des denrées alimentaires de base. Même au Royaume-Uni, la pénurie de fruits et légumes a fait grimper les prix. Mais comment nourrir une population en croissance exponentielle lorsque la nourriture se fait rare ? Et comment le faire de manière saine et durable? Les consommateurs modifient déjà leur comportement à la recherche d'aliments plus sains et plus respectueux de l'environnement.
L'impact de l'agriculture sur le climat
Dans ce nouvel environnement, les entreprises alimentaires doivent résoudre le paradoxe de nourrir une population croissante tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Une tâche difficile, puisque l'agriculture contribue largement au changement climatique et est responsable de 29% des émissions de gaz à effet de serre, comme le montre un document du partenariat de recherche CGIAR. Et ce, de deux manières. D'une part, par les émissions liées à la production alimentaire. D'autre part, par le déplacement des terres agricoles, par exemple lorsque les forêts sont défrichées pour faire place au bétail.
De plus, quel que soit le mode de production, les protéines animales ont un impact environnemental beaucoup plus élevé que les protéines végétales à valeur nutritionnelle égale. En revanche, sur la base des émissions de gaz à effet de serre, les sources de protéines végétales (haricots, pois, noix et tofu) ont l'impact environnemental moyen le plus faible. Même si l'on compare les producteurs de protéines animales dont l'impact est le plus faible, les émissions provenant de la viande, des produits laitiers, de l'aquaculture et des œufs restent plus élevées que les émissions moyennes des protéines végétales. À l'échelle mondiale, on estime que les produits animaux occupent 83 % des terres agricoles et génèrent 56 à 58% des émissions liées à l'alimentation, alors qu'ils ne fournissent que 37% des protéines et 18% des calories.
Augmentation du nombre de végétariens, végétaliens et flexitariens
Une récente enquête du BCG a révélé que parmi les catégories de produits, les produits alimentaires font partie de ceux qui suscitent le plus de préoccupations. En effet, cela a contribué à une augmentation des ventes d'aliments biologiques, qui ont augmenté d'environ 2% pour atteindre 57,5 milliards de dollars américains en Amérique du Nord en 2022, selon l'Organic Trade Association.
Parallèlement, les préoccupations des consommateurs entraînent une augmentation du nombre de végétariens, végétaliens ou «flexitariens», en particulier chez les jeunes. Par conséquent, certains d'entre eux se tournent vers les protéines d'origine végétale ou les sources de protéines alternatives (insectes, viandes cultivées, etc.).