Années folles? – Weekly Note de Credit Suisse

Burkhard Varnholt, Credit Suisse

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La vigueur des marchés boursiers défie les sceptiques de Wall Street. Mais peut-on s’y fier?

De nombreux indices signalent en tout cas que nous abordons une longue ère d’innovations à multiples facettes, qui changeront notre vie et le monde du travail, stimuleront la productivité, feront augmenter les marges bénéficiaires et faciliteront la transition climatique. Les grands acteurs ne sont pas les seuls à bénéficier de cette évolution. Les petits en profitent aussi, comme me l’a démontré une excursion dans un coin reculé d’Europe le week-end dernier.

1. Facteurs sous-estimés: ce qui fait le succès des petits pays

La semaine dernière, j’ai visité Tbilissi. «La source chaude», nom géorgien de cette ville à la frontière entre l’Est et l’Ouest, est devenue l’une des capitales les plus branchées d’Europe, «pauvre mais sexy», comme Berlin promettait de l’être autrefois. Des routes commerciales historiques et un climat propice ont rendu cette métropole vieille de 1500 ans attrayante, surtout pour les envahisseurs venus de tous les horizons: perses, grecs, romains, ottomans et russes.

Heureusement, ce sont principalement des nomades du numérique qui «assiègent» aujourd’hui les espaces de coworking, les parcs et les cafés si populaires de Tbilissi. Cette ville attire en particulier des travailleurs indépendants créatifs, à la formation solide et pro-occidentaux du monde entier, un phénomène qui fait toutefois grimper les loyers et le coût de la vie. La population citadine est majoritairement hostile à l’afflux massif de russes, et pas seulement depuis l’attaque de l’Ukraine. Pour la jeune génération, qu’elle soit autochtone ou immigrée, la distance géographique la séparant de centres créatifs ou de marchés d’exportation comme Londres, Berlin, Milan ou New York ne revêt qu’une importance secondaire du fait de l’économie ouverte du pays, d’une bonne formation et d’une diaspora bien connectée.

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