Acquérir puis retirer des sociétés de la bourse? Une opportunité pour les fonds de private equity

Beatrice Reitano, Pictet Alternative Advisors

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Les sociétés de logiciels ont été particulièrement malmenées sur les marchés boursiers alors que le secteur recèle un potentiel énorme.

Le resserrement monétaire des banques centrales et les craintes d'une récession imminente sèment le trouble sur les marchés actions depuis le début de l’année. Or c’est justement lorsque les indices dévissent que les fenêtres d’opportunités d’investissement s’ouvrent. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la bourse est devenu un terreau fertile pour les fonds de private equity.

Certaines sociétés cotées se trouvaient depuis longtemps dans la ligne de mire des fonds de private equity mais restaient inaccessibles étant donné les niveaux de valorisations qui prévalaient sur les marchés à la fin de l’année 2021. Suite au réajustement significatif des valeurs, et plus particulièrement celles impactant les sociétés innovantes et à forte croissance, certaines entreprises, désormais sous-valorisées, deviennent particulièrement intéressantes pour les fonds de private equity.

Selon une étude publiée par Preqin, le volume des opérations «take-private» effectuées par des fonds de private equity aurait atteint 110 milliards de dollars en seulement six mois (de janvier à juin 2022), soit une augmentation de 50% par rapport à 2021.

Ces opportunités d’achat sont d’autant plus intéressantes lorsque les actions corrigent de manière indiscriminée. Tout l’enjeu est désormais de séparer le grain de l’ivraie et d’identifier les pépites dont le cours a souffert de la dislocation des marchés. Sans surprise, les firmes de private equity semblent avoir jeté leur dévolu sur les logiciels (Software as a Service, SaaS). Ces sociétés ont été particulièrement malmenées sur les marchés boursiers alors que le secteur recèle un potentiel énorme grâce à l’inéluctable digitalisation des entreprises en recherche d’efficience. Elles bénéficient généralement de fondamentaux solides et de taux de croissance à deux chiffres. De plus, les revenus récurrents constituent l’épine dorsale du leur modèle d’affaire. Grâce à un système d’abonnement, elles jouissent de rentrées d’argent régulières et donc extrêmement prévisibles.

Mais ce type d’opération n’est pas à l’unique avantage des firmes de private equity. En effet, l’instabilité des places boursières incite certaines sociétés cotées à se tourner vers des sponsors privés afin de se protéger de la volatilité des marchés, de la pression des actionnaires et de se concentrer sur des initiatives stratégiques de création de valeur à long terme. La firme de private equity est considérée comme un partenaire à forte valeur ajoutée, et non pas seulement comme un allié financier, capable d’apporter une expertise et, bien souvent, un réseau de cadres dirigeants essentiels à l’expansion de la société. Il s’agit là d’une différence majeure avec les grandes firmes cotées, dans lesquelles même les plus grands investisseurs ne détiennent qu’une fraction des actions et où ils n’ont par conséquent que peu d’influence sur le conseil d’administration.

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