WEF 2021: Xi Jinping met en garde contre une nouvelle Guerre froide

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Côté américain, le conseiller COVID de Joe Biden, Anthony Fauci, s’en prend à Pékin et à Donald Trump.

©Keystone

Le président chinois Xi Jinping a appelé devant le WEF en ligne à collaborer face à la pandémie et a mis en garde contre une nouvelle Guerre froide. Côté américain, le conseiller COVID de Joe Biden, Anthony Fauci, s’en est pris lundi à Pékin et à Donald Trump.

«Aucun problème international ne peut être résolu par un seul pays», a affirmé M. Xi, au début de cinq jours de réunion du Forum économique mondial (WEF) en ligne. Comme lors de son premier discours en 2017 devant le WEF, il a appelé tous les Etats à défendre le multilatéralisme. Sous peine, en cas d’isolement, d’aboutir «à une nouvelle Guerre froide», avertit-il.

La nouvelle administration américaine de Joe Biden n’a pas caché son intention de maintenir la pression sur Pékin sur la scène internationale. «La confrontation nous mènera dans une impasse», a dit le président chinois, sans nommer les Etats-Unis.

Un appel à la collaboration qu’il applique à la pandémie si le monde veut sortir du «marasme». La Chine avait été régulièrement épinglée par l’ex-président américain Donald Trump pour son rôle dans la pandémie.

Appel à une vraie OMS

M. Xi demande que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle aussi accusée pour sa réponse au coronavirus, devienne «vraiment une organisation mondiale». Il a promis que son pays, où une investigation internationale a lieu actuellement sur l’origine du virus, collaborerait sur les efforts internationaux contre la pandémie.

Plus largement, M. Xi souhaite un renforcement du G20 et la défense de l’ONU. Régulièrement ciblé pour les atteintes aux droits de l’homme dans son pays, notamment contre les Ouïghours au Xinjiang et les opposants à Hong Kong, il a vanté la démocratie, la justice et la liberté. Mais il a clairement à nouveau dénoncé les ingérences dans les affaires d’autres pays, comme une réponse à ces attaques.

De son côté, M. Fauci, qui avait affiché jeudi dernier lors d’un discours le réengagement américain à l’OMS et la différence de M. Biden avec M. Trump, a relevé l’importance de l’investigation en Chine. Davantage de données au début de la pandémie auraient changé les politiques qui ont suivi et davantage d’indications actuellement «seraient vraiment importantes», a-t-il ajouté.

Il a aussi remis en cause la réponse de l’ex-président américain à la pandémie. «Au lieu de se concentrer depuis le sommet de l’Etat sur la science», «il y a eu un nombre considérable de messages contradictoires sur ce qui devait être fait», a-t-il dit. Une attitude à laquelle s’est ajoutée une politisation du port des masques.

Et de mentionner le manque de collaboration entre les autorités fédérales et celles des Etats, le système de santé qui «doit être renforcé» et l’accès aux soins des minorités. M. Fauci est aussi désormais inquiet de la prolongation dans certains pays du délai entre les deux doses de vaccins en raison de la pénurie. Aux Etats-Unis, celui-ci sera maintenu à moins d’un mois, a-t-il ajouté.

Réunion à Singapour en mai

Plus de 1’500 personnes doivent participer à la rencontre en ligne, et non à Davos (GR) en raison de la pandémie, prévue jusqu’à vendredi. Ces dialogues doivent préparer la réunion physique, décalée à mai et organisée à Singapour.

Le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel ou encore le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres doivent s’exprimer. La télévision officielle russe a laissé entendre que le président Vladimir Poutine ferait de même.

Côté américain, M. Biden n’est pas prévu. Outre M. Fauci, symbole du rapprochement avec la communauté internationale, son émissaire pour le climat John Kerry doit toutefois participer.

A Davos, des opposants ont souhaité protester contre la réunion, même si elle a lieu en ligne. L’Alliance contre les inégalités et un groupe suisse ont projeté ce week-end une vidéo sur le centre de congrès habituel pour demander d’«abolir les milliardaires».

Outre le dialogue, le WEF a lancé lundi une coalition de plusieurs dizaines d’entreprises contre le racisme sur le lieu de travail. Celles-ci, dont aucune n’est suisse, rassemblent plus de 5 millions d’employés. Dans un rapport, le WEF relève que l’investissement dans le reclassement de tous les travailleurs pourrait lancer 5,3 millions d’emplois d’ici 2030. Celui-ci rapportera environ 5’800 milliards de francs, selon l’organisation.

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