Clariant a comme attendu vu sa performance se détériorer après six mois. Ses revenus se tassant, le chimiste de spécialités a dégagé un bénéfice net de 176 millions de francs, bien loin des 232 millions affichés un an auparavant. Le groupe rhénan relève toutefois son attente de marge opérationnelle pour 2024.
De janvier à fin juin, le chiffre d’affaires s’est tassé de 9% à 2,07 milliards de francs, a annoncé mardi le groupe établi à Muttenz. Exprimé en devises locales, le tassement s’est inscrit à 7%, le repli organique se fixant lui à 5%. Alors que les volumes se sont réduits de 1%, les effets de change ont pesé à hauteur de 2% et les baisses de prix pour 4%.
Côté rentabilité, le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) a fléchi de 1% à 339 millions de francs, la marge correspondante augmentant cependant de 15 à 16,4% sur un an. Avant éléments exceptionnels, l’excédent brut d’exploitation a lui crû de 9% à 348 millions et la marge afférente de 14 à 16,8%.
Quant au repli du bénéfice net, Clariant l’attribue à divers effets exceptionnels sur l’exercice précédent. La performance avait bénéficié d’un gain de 62 millions de francs à la faveur de la cession d’activités dans le pétrole en Amérique du Nord et d’un effet fiscal favorable de 40 millions.
Deuxième trimestre plus faible
Sur le seul 2e trimestre, le chiffre d’affaires a reculé de 3% sur un an à 1,06 milliard de francs, un recul à mettre sur le seul compte de baisses de prix de 3%. Les volumes écoulés sont demeurés stables, les effets de change n’ayant eux pas eu d’impact. La croissance dans les secteurs Care Chemicals et Adsorbents & Additives a permis de compenser le recul attendu dans l’unité Catalysts.
L’Ebitda trimestriel s’est contracté de 5% à 166 millions de francs et la marge correspondante de 40 points de base à 15,7%. Un an auparavant, Clariant avait toutefois engrangé un gain unique lié au désinvestissement d’activités dans le pétrole. Les programmes d’économies ainsi que les pertes moindres en lien avec l’abandon du projet «Sunliquid» de production d’éthanol cellulosique à base de déchets agricoles ont eu un effet positif sur la rentabilité.
A l’exception du chiffre d’affaires, la performance trimestrielle s’est révélée inférieure aux attentes moyennes des analystes. Sondés par l’agence AWP, ces derniers avaient anticipé un chiffre d’affaires de 1,05 milliard de francs, un Ebitda de 171 millions et une marge correspondante de 16,2%.
Evoquant la suite de l’exercice, Clariant n’attend pas encore de reprise significative de l’économie. Le groupe rhénan anticipe désormais une croissance limitée de ses ventes, soit au mieux à un chiffre à taux de change constants, malgré l’apport des affaires du fabricant canadien d’ingrédients pour les cosmétiques Lucas Meyer, récemment acquis.
Un léger mieux est cependant attendu pour la marge Ebitda, laquelle devrait atteindre 16%, contre environ 15% jusqu’alors, à la faveur d’une charge liée à la fermeture du site de production Sunliquid de Podari, en Roumanie, inférieure de 20 millions de francs aux prévisions. L’intégration de Lucas Meyer devrait également contribuer à l’amélioration.
Pour 2025, Clariant continue de prévoir une marge Ebitda de 17 à 18%.
Les investisseurs sont restés sur leur faim, prenant aussi leurs bénéfices dans la foulée d’une performance jugée mitigée par les analystes.
Mardi, la nominative Clariant a clôturé en recul de 7,9% à 13,36 francs, dans un SPI qui prenait 0,5%.