L’économie américaine se porte bien mais il reste toujours «du travail à réaliser sur l’inflation», a estimé vendredi la présidente de la Fed de Cleveland, Beth Hammack, seule membre du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à avoir voté contre une baisse des taux mercredi.

«Malgré les récents développements positifs, l’inflation reste élevée et les derniers progrès pour un retour vers notre objectif de 2% ont été très inégaux», a estimé Mme Hammack, dans un communiqué publié pour expliquer son vote lors de la dernière réunion.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi une nouvelle baisse de ses taux de 0,25 point de pourcentage, pour les ramener dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.

Une décision qui, si elle était attendue, a tout de même interrogé les analystes, alors que l’inflation a rebondi depuis septembre.

La progression de l’indice PCE, qui est celui privilégié par la Fed pour ses décisions de politique monétaire, est ainsi remontée en novembre à 2,4%, alors qu’elle était redescendue progressivement à 2,1% en septembre dernier.

«Je pense que la politique monétaire doit rester modérément restrictive pour quelque temps encore. Mon estimation est que nous sommes proches du point d’équilibre et je préfère conserver les taux à leurs niveaux actuels jusqu’à ce que nous disposions de plus d’éléments montrant que l’inflation repart bien vers les 2%», a détaillé Mme Hammack dans son communiqué.

D’autant que les premières décisions de politique économique du président élu, Donald Trump, pourraient renforcer l’inflation, craignent certains analystes.

Le candidat républicain, qui retournera à la Maison blanche le 20 janvier, prévoit notamment une hausse des droits de douane sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.

Selon une enquête réalisée auprès de 500 entreprises américaines par la société de recrutement Resume Templates, 82% d’entre elles envisagent d’augmenter leurs prix si de nouveaux droits de douane sont effectivement mis en place.

«La balance des risques semble pencher vers celui d’une inflation plus élevé. Si elle se maintient au-dessus des 2% trop longtemps il est possible que les anticipations des acteurs économiques en la matière s’ancrent durablement», a prévenu Mme Hammack.