La dette publique des Etats-Unis est «insoutenable» sur le long terme et il est «grand temps» d’y remédier, a estimé dimanche le président de la banque centrale américaine Jerome Powell, dans un long entretien sur la chaîne CBS.
«Sur le long terme, les Etats-Unis se trouvent sur un chemin budgétaire insoutenable. Le gouvernement fédéral américain se trouve sur un chemin budgétaire insoutenable», a insisté M. Powell, étayant ses propos en constatant «que la dette grossit plus rapidement que l’économie».
«Je pense que nous commençons à entendre des (élus) qui peuvent faire en sorte» que les Etats-Unis retrouvent une position «soutenable» de la dette et «que le plus tôt sera le mieux».
«Il est temps que nous ayons de nouveau cela dans notre viseur», a-t-il ajouté. «On peut dire que c’est urgent», a-t-il plaidé.
En ce qui concerne la place des Etats-Unis dans le monde, M. Powell a considéré que leur interaction avec les autres nations était «extrêmement bénéfique pour notre pays».
«Depuis la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont été une nation indispensable pour aider et défendre la démocratie, les accords sécuritaires, les accords économiques. (...) Il est clair que le monde veut cela», a-t-il relevé. «Cela profite tellement à notre économie d’avoir ce rôle».
Lors de la réunion cette semaine de son comité de politique monétaire (FOMC), la Fed a maintenu ses taux et indiqué attendre d’avoir une plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation avant d’entamer un assouplissement monétaire.
Une position réitérée sur CBS, M. Powell estimant de nouveau peu probable qu’une baisse soit décidée lors de la prochaine réunion en mars.
«Il n’est pas nécessaire que ce soit meilleur que ce que nous avons vu, ni même aussi bon. Il faut simplement que ce soit bon», a-t-il indiqué au sujet des conditions nécessaires, en soupesant «le risque bouger trop tôt face au risque de bouger trop tard».
«Le moment approche (...), basé sur nos prévisions», a-t-il voulu rassurer.
Selon lui, le taux d’inflation devrait continuer de régresser au premier semestre et la Fed devrait de nouveau se positionner sur l’objectif de niveau des taux lors de la réunion de mars. Il était de 4,6% à l’issue de sa réunion de décembre.
«L’économie est forte. Le marché du travail est fort. L’inflation se réduit. Il n’y a aucune raison pour que cela ne puisse pas continuer», a-t-il relevé. «Je pense vraiment que l’économie se trouve dans une bonne place».