USA: inflation stable en avril à 2,7% sur un an, selon l’indice PCE

AWP

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Sur un mois, l’indicateur privilégié par la Fed s’affiche à 0,3%. Les dépenses des ménages ralentissent fortement en avril, avec une hausse de seulement 0,2% par rapport à mars.

L’inflation est restée stable en avril aux Etats-Unis, un soulagement après le rebond du début de l’année, les prix élevés étant une des principales préoccupations des Américains, en pleine campagne électorale, mais il en faudra plus à la Fed pour commencer à baisser ses taux.

La hausse des prix à la consommation est ressortie à 0,3% sur un mois et 2,7% sur un an, comme attendu, selon l’indice PCE, et publié vendredi par le département du Commerce.

C’est cette mesure que privilégie la banque centrale américaine (Fed), et qu’elle espère ramener à 2% en 2026.

L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, est elle aussi stable sur un an, à 2,8%, mais ralentit sur un mois, à 0,2%.

Le lent dégonflement de l’inflation est très attendu par les Américains, qui ont vu leur pouvoir d’achat considérablement réduit.

Donald Trump, qui espère revenir à la Maison Blanche, accuse le président Joe Biden d’être responsable de cette forte inflation.

Pour contrer cette hausse des prix, la banque centrale américaine (Fed), qui est en première ligne, maintient des taux très élevés depuis l’été dernier. Une double peine pour des consommateurs Américains très dépendants au crédit, y compris pour des achats de moindre valeur.

Il en faudra toutefois plus pour convaincre la Fed de commencer à baisser ses taux: «le contexte inflationniste suggère que les responsables (de la Fed) se montreront patients», a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics.

Selon elle, cependant, ils «seront prêts à réagir si le marché du travail s’affaiblit plus que prévu, ce qui pèserait sur la demande et la trajectoire de croissance».

Quant à l’autre principale mesure de l’inflation, l’indice CPI -sur lequel sont indexées les retraites -, publié plus tôt dans le mois, elle a repris sa trajectoire à la baisse en avril, à 3,4% sur un an contre 3,5% en mars.

«Ralentissement de la consommation»

Les dépenses des ménages américains ont, elles, fortement ralenti en avril, augmentant de 0,2% par rapport à mars - qui avait enregistré une hausse des dépenses de 0,7% par rapport à février, a également annoncé le département du Commerce.

La croissance de leurs revenus est également moins forte, à +0,3% en avril contre +0,5% en mars.

«Les premières données sur les dépenses pointent vers un nouveau ralentissement de la consommation au deuxième trimestre», a souligné Rubeela Farooqi.

L’économie américaine avait déjà ralenti début 2024, avec une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,3% en rythme annualisé, contre 3,4% au 4e trimestre 2023.

La consommation reste le moteur de croissance de la première économie du monde, représentant plus des deux-tiers du PIB. Mais les Américains ont dans l’ensemble réduit leurs dépenses au cours des trois premiers mois de l’année.

Sauf pour certaines catégories inévitables: les soins de santé, les services financiers, les assurances.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 11 et 12 juin. Elle devrait maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, leur plus haut niveau en 20 ans.

Les responsables avaient, lors de leur dernière réunion les 30 avril et 1er mai, souligné que le moment de commencer à les abaisser arriverait plus tard que prévu, en raison du rebond de l’inflation.

Le président de la Fed de New York, John Williams, a indiqué jeudi ne ressentir «aucune urgence» à commencer à abaisser les taux.

Les acteurs du marché tablent majoritairement sur septembre, ou même novembre, pour une première baisse, selon l’évaluation de CME Group.

Certains responsables de la Fed sont même prêts à les relever de nouveau si nécessaire, ont montré les minutes de la dernière réunion, mais, selon Christopher Waller, l’un des gouverneurs de l’institution, «désormais, la probabilité est très faible d’avoir une hausse des taux».

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