Travail.Suisse exige des augmentations de salaires jusqu’à 4,5%

AWP

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«Pour la troisième fois consécutive, les salaires réels baissent en Suisse», déclare l’organisation. Selon elle, les entreprises disposent de la marge de manœuvre suffisante pour des augmentations.

Travail.Suisse demande des augmentations de salaire allant de 3,5 à 4,5% selon les branches, pour tous les travailleurs. La faitière syndicale justifie ses revendications en évoquant la baisse du pouvoir d’achat.

«Pour la troisième fois consécutive, les salaires réels baissent en Suisse», déclare l’organisation jeudi dans un communiqué. Selon elle, les entreprises disposent de la marge de manoeuvre suffisante pour des augmentations. Leurs bénéfices, qu’elle juge «excessifs», dépassent même les chiffres d’avant la pandémie, fait-elle valoir.

Des revalorisations salariales significatives sont particulièrement demandées pour les professions artisanales, l’industrie des machines, équipements électriques et métallurgie et le secteur de la santé, ajoute Johann Tscherrig, responsable de la politique d’intérêts et contractuelle du syndicat Syna.

La conseillère nationale Greta Gysin (Verts/TI), présidente du syndicat du personnel transfair, affirme pour sa part que le personnel du service public a besoin d’une compensation du renchérissement. Il pourrait ainsi maintenir son pouvoir d’achat.

Augmentation de la productivité

Le responsable de la politique économique de Travail.Suisse, Thomas Bauer, a justifié une hausse des salaires par l’augmentation de la productivité des travailleurs.

Sur les dix dernières années, les Suisses ont créé 10% de plus de valeur ajoutée réelle, sans que les salaires réels ne se soient alignés sur cette augmentation, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) cités par M. Bauer.

Et le responsable d’affirmer que les bénéfices de ces dernières années ont été absorbés non pas par les employés, mais par les employeurs, notamment «sous prétexte de coûts élevés», selon la version écrite de son intervention.

En plus de la baisse des salaires réels, Thomas Bauer mentionne la pression supplémentaire que représentent les primes d’assurance-maladie. Celles-ci qui ont connu dans l’assurance de base une hausse de 23% sur les huit dernières années.

L’augmentation des loyers est elle aussi mise en cause, en particulier pour les jeunes travailleurs emménageant dans un nouveau logement. Ces derniers subissent une augmentation de 3,3% au cours des 12 derniers mois. Au total, selon les calculs de Travail.Suisse, le coût supplémentaire de la vie pour cette année et pour l’année prochaine devrait avoisiner les 3%.

Mardi, l’Union patronale suisse avait jugé irréalistes et «exagérées» les augmentations de 5% demandées par les syndicats. Dans un document publié sur les salaires, elle évoquait aussi une situation économique qui s’assombrit en Suisse et des salaires réels ayant connu une augmentation moyenne de 0,3% entre 2012 et 2022.

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